17 mai 2024

Des ex-militaires colombiens en Haïti dénoncent la torture dans la prison civile haïtienne par la police

Menaces de mort, brûlures à l’huile chaude et au feu, blessures à l’aide d’armes tranchantes et de marteaux, coups à la tête, aux bras et aux parties intimes… Ce sont quelques-uns des actes de torture que 18 anciens détenus militaires colombiens en Haïti affirment avoir subi par la police haïtienne après avoir été arrêtés pour leur participation présumée à l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021.

Les 18 anciens membres de l’armée ont décrit la torture présumée dans une lettre envoyée aux autorités de leur pays et consultée par l’Associated Press par l’intermédiaire d’un membre de la famille, qui a demandé que son identité soit préservée pour des raisons de sécurité.  Il n’a pas donné de détails sur la façon dont ils ont reçu la lettre, écrite à la main, seulement qu’ils l’ont reçue par voie électronique.

« Les 18 Colombiens détenus en Haïti s’adressent à vous pour dénoncer les très graves violations systématiques de nos droits humains par l’État haïtien, notamment par des membres de la Police nationale et de la Police judiciaire », lit-on dans la lettre manuscrite.

Après l’assaut de la résidence présidentielle dans laquelle Martine Moïse, l’épouse du président, a également été grièvement blessée, les autorités haïtiennes ont arrêté plus de 40 suspects, 18 sont des Colombiens et quelques policiers haïtiens, ainsi que le médecin Christian Emmanuel Sanon.  Ils ont également signalé que trois Colombiens ont été tués au cours des opérations après le meurtre.

Dans la lettre, les détenus colombiens assurent que l’un des tués, le sergent à la retraite Duberney Capador Giraldo, a d’abord été blessé par un éclat d’obus. Ayant reçu une grenade à la hanche, il a été assistée d’une infirmière. Cependant, ils indiquent que « plus tard il a été torturé et tué d’un coup de grâce par un membre de la Police nationale haïtienne ».

Les ex-militaires, actuellement détenus au Pénitencier National d’Haïti, indiquent dans la lettre qu’ils ont reçu de mauvais traitements lors de la capture malgré le fait qu’ils n’ont pas offert de résistance. Dans certains cas, ils soulignent que la police les avait « jetés sur la population civile pour lynchage » avant de les conduire au commissariat.

Selon la lettre, l’ex-militaire Manuel Antonio Grosso a été capturé « sans armes » et une fois dans les locaux de la police, il a été « torturé, battu d’innombrables fois aux testicules, aux côtes et au ventre.

Ses testicules ont été brûlés avec un spray et un briquet, il a été jeté à terre et frappé au visage ».

En outre, ils indiquent dans la lettre qu’au moins cinq détenus ont été menacés de mort par la police haïtienne.  Ce serait Jhon Jairo Suárez Alegría, Germán Alejandro Rivera García, Jheymer Alberto Carmona, Víctor Albeiro Pineda Carmona, Alejandro Giraldo Zapata.

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