28 avril 2024

Assassinat de Diego et d’Antoinette: l’enquête toujours au point mort après 2 mois

Entre le chaos qui a entouré l’assassinat de l’ex président Jovenel Moïse, et  la criminalité violente endémique  qui frappe le pays, les journalistes et les défenseur·e·s des droits humains sont de plus en plus attaqués.

« Les autorités haïtiennes devraient mener une enquête approfondie sur les meurtres commis de sang-froid sur Diego Charles et Antoinette Duclaire qui ont sans doute été pris pour cibles parce qu’ils défendaient les droits humains et recherchaient la vérité ».

« Elles devraient faire davantage pour garantir la sécurité des journalistes, des militant·e·s et des défenseur·e·s des droits humains qui demeurent exposés à de très grands risques uniquement parce qu’ils font leur travail et exercent leur liberté d’expression. »

Diego Charles était journaliste à radio Vision 2000 et travaillait pour le site Larepiblik Magazine, qu’il avait cofondé avec Antoinette Duclaire. Cette dernière, que sa famille et ses amis surnommaient Netty, était une militante politique et une défenseure des droits humains, qui n’hésitait pas à critiquer le gouvernement et était membre du mouvement d’opposition Matris Liberasyon (Matrice Libération). Tous deux avaient été menacés de mort avant d’être assassinés.

Les deux corps ont été autopsiés, selon les familles. Cependant, les rapports d’autopsie et de police ne seraient pas encore prêts et n’ont pas été remis aux autorités judiciaires. Intimidation contre les familles de Duclaire et de Charles ainsi que des témoins.

Ils ont été tués par des assaillants armés non identifiés circulant à moto, devant le domicile de Diego Charles, dans le quartier de Christ-Roi, à Port-au-Prince. Antoinette Duclaire a été touchée alors qu’elle était assise dans sa voiture et Diego Charles a été abattu à l’entrée de son domicile après qu’il soit sorti du véhicule.

Le 30 juin 2021, des assaillants ont tiré en l’air devant la maison de Diego Charles, la scène du crime, ainsi que devant le domicile d’Antoinette Duclaire, où sa famille et ses amis pleuraient sa perte. Des membres de la famille et des habitants du quartier ont déclaré que les coups de feu visaient clairement à les intimider afin de dissuader les témoins de parler de l’attaque.

Frede Duclaire, le frère d’Antoinette, a raconté que sa famille avait été la cible de multiples menaces et d’actes d’intimidation ces derniers mois, notamment une fusillade contre la maison familiale le 23 février, et qu’Antoinette dormait régulièrement dans des endroits différents depuis décembre 2020. Il a indiqué plus loin : « Même après le meurtre de Netty, ils ont continué de nous appeler, pour nous dire que nous n’avions encore rien vu, que le pire était à venir. »

Frede Duclaire a ajouté qu’il n’a pas confiance dans la police pour mener l’enquête, s’exprimant en ces termes au sujet des autorités : « Je ne leur fais pas confiance et je ne crois rien de ce qu’ils disent. Ils n’ont pas la volonté de faire quoi que ce soit. Le système judiciaire en Haïti est très faible, et il n’a pas les ressources pour assurer le suivi. »

Marie Samuelle Charles, la sœur de Diego, a déclaré : « J’aimerais que les autorités découvrent ce qui s’est passé. Mon frère n’était âgé que de 33 ans. Il a tenté de faire tout ce que la société attendait de lui. Il a travaillé dur sur lui-même. Je veux savoir ce qui lui est arrivé. Pourquoi l’ont-ils tué ? »

Malheureusement, deux  mois après l’enquête sur le double assassinat  de Diego Charles et de Marie Antoinette Duclaire piétine. Le dossier  n’a toujours  pas été  transmis par la DCPJ et au parquet qui devra le transférer au cabinet d’instruction.

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