On n’est pas près d’oublier le drame survenu au Cap-Haïtien, ayant causé la mort des dizaines de personnes, laissé plusieurs familles en deuil
Cet événement cauchemardesque est survenusu dans la nuit du 13 au 14 décembre 2021, au moment où de paisibles citoyens dormaient chez eux et d’autres en quête de l’or noir dans le noir ont provoqué l’explosion d’un camion-citerne de carburant accidenté. Plus de 60 personnes ont été tuées, des dizaines grièvement blessées et plusieurs maisons incendiées. Les dégâts sont considérables, la douleur est atroce mais l’heure du réveil a enfin sonné. À entendre les commentaires de bon nombres de citoyens alarmés, on s’est rendu compte qu’il est grand temps de bannir l’ignorance et l’irresponsabilité des décideurs de la nation.
Face à cette triste situation, le Forum des Juristes pour l’Application de l’État de Droit en Haïti plaide en faveur des victimes pour que les responsabilités soient fixées d’une part, et que les autorités volent au secours des survivants du drame pour apporter les réparations appropriées, d’autre part. Car le droit à la vie constitue l’un des piliers des droits fondamentaux dont l’État est appelé à garantir. C’est pourquoi, on ne saurait réduire ce drame malheureux à l’imprudence ou l’ignorance de Certains riverains de la zone.
Le forum prend acte et encourage les actions déjà entreprises par les autorités gouvernementales, sur le leadership du PM Ariel HENRY visant à soutenir les victimes du sinistre. Ce malheur, Ariel n’en rit pas; la visite de solidarité effectuée par ce dernier, au lendemain du drame en serait une preuve. Toutefois, l’équipe du forum souhaite qu’une prise en charge à plusieurs dimensions soit envisagée.
Tout d’abord la priorité doit être accordée aux victimes qui ont survécu, afin de pouvoir limiter le nombre déjà élevé de décès. Une prise en charge médicale adaptée à chacun des cas est une obligation incombant à l’Etat. Car, outres les instruments juridiques internationaux ratifiés par Haïti, la Constitution Haitienne consacre le droit à la santé parmi les droits fondamentaux de la personne humaine, peut-on lire à l’article 19 « L’Etat a l’impérieuse obligation de garantir le droit à la vie, à la santé, au respect de la personne humaine”.
Parallèlement, le traitement des dépouilles mortelles doit être fait dans le strict respect de la dignité humaine. Il est à souligner que le nombre ne saurait impacter leur mise en terre dignement. A cela, l’État devrait offrir à ces riverains calcinés des funérailles nationales pour leur rendre un digne hommage. Laquelle démarche vise aussi à mettre en garde contre toute violation de sépulture et l’atteinte à l’intégrité des cadavres.
Au final, le Forum des Juristes pour l’Application de l’État de Droit en Haïti presse les autorités à indemniser toutes les victimes de ce drame horrible. Car la crise liée à la question pétrolière en Haïti s’explique par l’assouplissement des autorités étatiques qui se montrent de plus en plus impuissantes à pallier le problème. D’ailleurs, si on se souvient de la récente déclaration du Ministre de commerce relative aux camions d’essence détournés, on pourrait même se questionner sur la destination réelle du camion-citerne, à une telle heure indue, qui était à l’origine des dommages causés à la population. Sans pouvoir entrer dans les détails y relatifs, il revient à l’Etat de garantir le droit à la vie de tous les citoyens sans aucune distinction. Pour ce faire, les pouvoirs publics doivent se mobiliser pour prévenir et/ou réprimer suivant le contexte. À défaut de cela, l’État ne saurait jouir de son omission.