19 mai 2024

Joséphine Baker entre au Panthéon Républicain à Paris

Mardi 30 novembre 2021, Joséphine Baker est devenue la première femme noire à trouver sa place dans le temple républicain, à Paris. Elle rejoint à la galerie des légendes qui ont touché l’âme des Français et rendu de grands services à la république. On citera Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Louis Braille, Sadi Carnot, Émile Zola, Jean Jaurès, Jean Moulin, Jean Monnet, Pierre et Marie Curie, André Malraux, Alexandre Dumas, Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Jean Zay, Pierre Brossolette, Simone Weil et son époux Antoine Weil et Maurice Genevoix. Avec un Macron dithyrambique qui communique à travers les exploits de Joséphine à cinq mois des présidentielles.

Joséphine Baker, née Freda Josephine McDonald,est née le 3 juin 1906 à Saint Louis dans le Missouri.
Son enfance douloureuse dans une ville marquée par les ségrégations raciales sera le départ d’un combat permanent pour la vie. Elle lutte contre le racisme, pour la liberté, pour la France, pour l’égalité, pour l’amour, pour ses enfants ! Combien de combats ?

Passionnée par la danse, elle organise et imagine des spectacles pour ses amis. Son caractère bien trempé la conduit très vite sur scène. En effet, habilleuse au départ dans la troupe du Booker Washington Theater, elle remplace un jour une danseuse malade et c’est le début d’une grande aventure artistique. A l’âge de 14 ans, elle gagne son premier cachet au théâtre de Saint Louis.

De 14 à 18 ans, elle multiplie les aventures artistiques et voyage entre Chicago et New York.

C’est à New York qu’elle sera repérée comme tous ses amis de la troupe pour une grande Revue à Paris ! Ils embarquent peu rassurés pour la capitale en 1925.

L’ARRIVÉE À PARIS

La Revue Nègre fait salle comble au Théâtre des Champs-Elysées où Joséphine se dandine et fait scandale pour l’époque : quasiment nue sur scène, elle danse au rythme des tambours dans un décor de savane ! Il s’agit bien ici de se moquer des blancs et de leur manière de gérer les colonies car la France, bien que moins raciste que les Etats-Unis, a tout de même des progrès à faire concernant les gens de couleurs et leur insertion dans la société !

Joséphine après plus d’une centaine de représentations en France et à l’étranger casse son contrat et accepte de signer pour la première fois avec le théâtre des Folies Bergère pour une Revue où elle joue un des premiers rôles. Dans « La Folie du Jour », elle porte plumes roses et ceinture de bananes ! Une ceinture que vous pouvez admirer au château (un des modèles de l’époque).

L’année 1930 consacre Joséphine comme chanteuse.
Désireuse de devenir autre chose qu’une simple danseuse, elle conquiert le tout Paris avec sa fameuse chanson « J’ai deux amours » ; le succès est considérable et l’argent coule à flots. C’est à cette période qu’elle commence à faire preuve d’une grande générosité (don à des œuvres caritatives, aux Hôpitaux de Paris, aux écoles, aux enfants notamment).

Elle ouvre un cabaret « Chez Joséphine » et continue à signer de fabuleux contrats avec le Casino de Paris et les Folies bergère.
La célibataire la plus convoitée de France trouve son prince charmant : elle épouse Jean Lion, un industriel Français d’origine Juive qui lui donne la nationalité française en 1938.
Mariage éphémère, couple sans avenir même si Joséphine permettra à son mari et la famille de celui-ci, de fuir aux Etats-Unis au début de la guerre, elle le sauva des camps de la mort !…

Dans un discours… pas court, le Président Français a tenté de souligner quelques moments forts de la vie de Joséphine.

« Josephine Baker mena tant de combats avec liberté, légèreté, gaieté, beauté dans un siècle d’égarement », a commencé par dire le président de la République, en listant toutes les facettes de son histoire : « Héroïne de guerre, combattante, danseuse, chanteuse, Noire défendant les Noirs, mais d’abord femme défendant les humains, Américaine et Française. »

Emmanuel Macron est revenu sur l’engagement de Joséphine Baker pendant la seconde guerre mondiale, lorsqu’elle est entrée dans la Résistance. « Troquant les feux de la rampe pour la flamme de la Résistance, Joséphine Baker devient avant même le 18-Juin « honorable correspondante » et sert son pays au péril de sa vie », a salué le président de la République, avant de poursuivre : « Un combat pour la France libre, sans calcul, sans quête de gloire, dévoué à nos idéaux. »

Le chef de l’Etat a ensuite parlé de l’engagement de Joséphine Baker lors de la Marche des libertés à Washington, en août 1963. Elle « ne défendait pas une couleur de peau », a-t-il poursuivi, soutenant en creux son regard sur la citoyenneté.

Emmanuel Macron a terminé son hommage dans un éloge à ceux qui ont vu et choisi, comme Joséphine Baker, la France comme une « promesse d’émancipation » et qui participent, selon lui, à « nous rappeler à tous, pour nous rappeler à nous-mêmes, qui mettons quelquefois tant d’entêtement à vouloir l’oublier, l’insaisissable beauté de notre destin collectif ».

Respect Joséphine, puisse ton aura éclaire d’autres figures obscurants par la ségrégation.

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