La déontologie économique qualifie jusqu’à date le concept « croissance négative » d’inélégant. Bien qu’il soit réel, il est considéré comme une croyance et non comme un phénomène analysable de façon rationnelle. C’est un impératif pour tous les Etats de penser à la dynamisation de leurs ressources en vue de renforcer leur avoir.
Si dans certains pays la croissance négative constitue un détail, en Haïti, elle est perçue comme normale. Assiégée par l’insécurité et la mauvaise gouvernance depuis des années, l’économie haïtienne accuse des chiffres peu satisfaisants.
Basée sur une économie de marché et la production agricole, Haïti pour une troisième année consécutive dans son histoire a connu des résultats décevants, ce qu’on qualifie dans le jargon économique de « croissance négative ».
Selon le Dr Thomas Lalime, les trois années consécutives de croissance économique négative constituent un évènement rare. Il a continué pour dire qu’il faut remonter à la période du coup d’Etat militaire du 30 septembre 1991 pour observer une autre séquence pareille.
Et, aussi dévastateur qu’il a été, le séisme du 12 janvier 2010, n’avait pas eu autant d’impact négatif sur l’économie du pays.
Dans un pays où l’insécurité, l’instabilité et la fuite des ressources humaines qualifiées et non qualifiées sont devenues normales, on ne peut s’attendre à des résultats miraculeux. On peut bien avoir de bons techniciens en économie, connaissant parfaitement les théories économiques, mais qui ne sont pas capables de redresser la barre si on ne parvient pas à aborder la question à la base. Ce qui traduit une attaque frontale contre la pauvreté.
En commençant par élaborer un plan de développement durable avec tous les secteurs clés de la vie nationale en tenant réellement compte de la réalité, de chaque région, en analysant leur force et leur faiblesse dans une démarche inclusive sur le long terme, on pourrait avoir une meilleure santé écomomique en Haïti.