Haiti-Insécurité: Tandis que Martissant n’est pas Mossoul…

Depuis tantôt un long mois, Martissant vit au quotidien sous les incessants crépitements d’arme de fort calibre. Les portes des écoles et des églises sont hermétiquement fermées. Certaines des maisons abandonnées par leurs propriétaires ont été incendiées. Boutiques, magasins, tous sont vidés. La Sogebank et la HAFCO en face de Martissant 15 et 17 ne sont pas épargnés.

Ils ont été pillé sans autre forme de procès par les gangs armés. Les habitants aux abois, se sont réfugié n’importe où. Des crépitements assourdissants de coups de feu se font entendre sporadiquement. Des entailles des murs blessés jusqu’aux os gicle sans cesse le sang d’un rouge vif.

Ce fut à l’aube de ce mois de juin. Le jeudi 03, des coups de balles à répétition se font entendre. L’attaque armée des gangs de Grand-ravine coalisés à la bande d’Izo surprenaient ceux de Ti-Bois. Et plusieurs zones de Martissant et de Fontamara en paient encore irréparablement les lourds frais. Les fortes détonations retentissantes arrivaient par surprise. Elles ont créé de grandes paniques au sein de la population. Les tirs perturbants des armes lourdes exigeaient la population à se déplacer massivement sans la moindre destination. La chasse à l’homme généralisée débutait.

Alors qu’ils vivaient paisiblement dans leurs propres domiciles. L’inquiétude qui se dessinait sur le visage des victimes était palpable. Certains n’ont même pas eu le temps de fermer la porte de leurs maisons. L’urgence est de quitter la zone à toute hâte. Il faut prendre la poudre d’escampette bien avant que les bandes d’Izo et de Ti-Lapli arrivent et vous abattent sang-froid. Ils sont des milliers qui ont dû abandonner leur toit sans avoir le temps de rien emporter. D’un côté, plusieurs d’entre eux se sont réfugiés sur la Place Publique de Fontamara.

Par la suite ils ont été relocalisés au Centre Sportif de Carrefour et au local de la Mairie. Certains autres, rien que par réflexe de survie, se ont éloignés encore plus. Ils se sont mis à l’abri à Gressier, à Léogâne, en d’autres endroits mieux sécurisés. D’un autre côté, les petites boutiques et les grands magasins ont été pillés. Kay Keke, un endroit très connu des riverains est dévasté par les coups de semonces !

Tous les murs portent encore les stigmates de cet inexplicable flambé de violences sanguines. La 3ème circonscription de Port-au-Prince, Martissant, n’es pas sous l’emprise de Daesh pour être pire que Mossoul. Mais il est sous la puissance destructrice des intouchables chefs de gangs de Grand-Ravine et de Ti-Bois.

Parallèlement, le calvaire des déplacés ne cesse de ss’aggraver. Et ce, sous les pupilles complices des plus hautes autorités étatiques. Qui pis est, à la faveur du mutisme calculé de l’international. Eux, qui jadis se sont octroyés un doctorat en défenseur des Droits de la Personne Humaine. Alors point n’est besoin d’être fin sociologue pour parvenir à cette déduction évidente. Selon leur perception ségrégationniste, les Déplacés et les Martyrs de Martissant ne sont pas encore considérés comme des Humains en tant que tel ! Hypocrisie quand tu nous tiens !