Au parti Rassemblement des Démocrates, Nationaux, Progressistes (RDNP), nous gardons une
foi inébranlable en un possible relèvement du pays, sans nous bercer d’illusions, en faisant preuve d’un
optimisme béat. En même temps qu’une grande majorité de citoyennes et citoyens souhaitent leur
délivrance du joug des gangs armés, «bandits légaux fédérés», l’autre partie, une minorité vorace, tire
grand profit de la détresse engendrée par le kidnapping, la privation du simple droit de chacun de vaquer
librement à ses occupations essentielles, quotidiennes, de fonder des espérances concrètes en son
avenir, en la transformation de sa terre natale en terre promise.
Suivant un constat fait, ces derniers temps, nous risquons de voir, toutes les richesses
matérielles, immatérielles du pays, partir en fumée, au propre comme au figuré. Le Cap-Haïtien connaît
un infernal cycle d’incendies, jamais maitrisés, qui laisse prévoir que — de ce patrimoine historique,
donc, touristique — il ne restera finalement que les cendres. Et que dire des risques sismiques qui
planent lourdement sur une mémoire vivante de l’époque coloniale, objet de grande curiosité pour
certains ! Nos inquiétudes touchent également la ville de Jacmel qui, au fil des jours, s’était construit
une réputation de capitale culturelle du pays, avec son carnaval et la créativité débordante de ses
artisans du papier mâché. Le Nord et le Sud du pays ne communiquent plus, deviennent distants,
rendant impossible toute conjugaison au passé pour orienter le présent et construire l’avenir.
Alors que
— depuis plusieurs décennies — la république voisine nous a damé le pion dans le domaine du tourisme
et s’en sert pour bâtir sa richesse et attirer des capitaux étrangers y afférents.
Au RDNP, nous sommes en mesure d’indiquer la fuite des devises et capitaux haïtiens drainés
par nos voisins, conséquemment à la grande désespérance politique devenue permanente. Rien qu’à
noter le nombre de compatriotes de la diaspora qui, à contrecœur, prennent des vacances chez nos
voisins et/ou investissent dans l’immobilier, soit à des fins rentables, soit dans la perspective d’une
retraite dorée ou paisible. En plus, il faut prendre en compte la fuite des familles, des jeunes, des
cerveaux dans cet exode débridé pour échapper au règne des ténèbres des gangs armés à savates et à
cravate. Tout peut partir en fumée si nous n’y prenons garde. Si nous ne taisons pas nos rancœurs
résiduelles, nos folies furieuses, nos apatridies crapuleuses et ardeurs belliqueuses… Si nous ne nous
reconnaissons pas sœurs et frères d’une Patrie, communément détenteurs de cet héritage à préserver,
ennoblir, faire fructifier, à tirer de l’incertitude, de la déshérence patriotique active, donc, dûment
coupable.
Au RDNP, si nous gardons la foi inébranlable en la régénération du pays, au relèvement de notre
Haïti, c’est en raison de la capacité de nous transcender et de transcender les désaccords pour trouver
l’accord minimal sur la direction du chemin et des chantiers des espérances concrètes.
Ensemble, ensemble, ensemble, jusqu’à la victoire finale.
Met men, pran desten nou an men.
Eric Jean Baptiste