21 novembre 2024

Les chefs de l’opposition afghane ont fui les talibans pour mieux se préparer

La résistance anti-Talibane s’organise au Tadjikistan. Selon les informations du Financial Times, plusieurs figures de l’opposition afghane se trouvent actuellement à Douchanbé dans la capitale de ce pays d’Asie centrale, au nord de l’Afghanistan, où le gouvernement tadjik leur offre l’asile. Parmi eux, Ahmad Massoud, célèbre chef du Front national de résistance (FNR) dans la vallée du Panchir, Amrullah Saleh, ancien vice-président et président intérimaire autoproclamé de l’Afghanistan, ainsi qu’Abdul Latif Pedram, le chef du Parti du Congrès national (PCN) afghan. La présence de ces militants sur le sol tadjik est jugée crédible par plusieurs experts contactés par certains journalisme, le Tadjikistan étant un ennemi historique du groupe islamiste.

Alors que d’autres pays de la région, notamment l’Ouzbékistan voisin, la Russie et la Chine ont tenu à établir de bonnes relations diplomatiques avec les Talibans, le Tadjikistan a maintenu une ligne dure face aux nouveaux dirigeants afghans. Le mois dernier, le président tadjik Emomali Rahmon a attribué la plus haute distinction du Tadjikistan au père d’Ahmad Massoud, Ahmad Shah Massoud, dit le “lion du Panchir” : un geste symbolique fort à l’égard de cette figure de la résistance contre les Talibans, assassiné le 9 septembre 2001. Après la chute de Kaboul, le 15 août, et alors que États-Unis opéraient un retrait précipité du pays, Emomali Rahmon s’est inquiété de voir l’Afghanistan redevenir une base arrière du terrorisme : “Si nous laissons les évènements évoluer sans y prêter attention, la situation de 2001 risque de se répéter”, a-t-il déclaré.

De leur côté, les Talibans sont bien plus puissants aujourd’hui : “Ils bénéficient désormais du soutien indéfectible des Chinois, d’un fort soutien russe et, bien sûr, d’un appui inconditionnel des Pakistanais”, ajoute Christine Fair. Ils ont également en leur possession tout le matériel de guerre que les Américains n’ont pas pu détruire, avec l’une des plus grandes flottes d’hélicoptères Black Hawk au monde. Si leur maîtrise est limitée sur le plan technologique, ils bénéficient de l’aide de l’Inter-services intelligence [ISI, agence du renseignement pakistanaise, NDLR] Face à la montée en puissance du groupe islamiste, les résistants panchiris ne semblent pas en capacité d’opposer une résistance crédible, selon Christine Fair. “La résistance au Panchir a échoué et ils se sont retirés au Tadjikistan. Et je ne vois pas comment ils pourraient aujourd’hui reprendre ce territoire.”

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