Ce vendredi 10 décembre 2021, la Haute Cour de Londres a annulé en appel le refus d’extrader vers les États-Unis le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, que Washington veut juger pour fuite de documents confidentiels.
Depuis 2010, Julian Assange est reproché par les États-Unisà d’avoir diffusé plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.
Il avait été arrêté par la police britannique en avril 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade londonienne de l’Équateur où il s’était réfugié alors qu’il était en liberté sous caution.
Incarcéré dans une prison de haute sécurité près de Londres, Julian Assange est poursuivi notamment pour espionnage et risque jusqu’à 175 ans de prison.
Dans la foulée, La défense de Julian Assange a insisté jeudi sur le risque de suicide du fondateur de WikiLeaks en cas d’extradition vers les États-Unis, malgré les assurances de Washington sur le sort qui lui serait réservé.
Et, en face, pour essayer de convaincre les hauts magistrats londoniens, les États-Unis ont contesté mercredi le risque de suicide d’Assange.
Ils ont insisté sur les assurances de Washington que Julian Assange ne serait pas incarcéré au redouté centre pénitentiaire ADX Florence, dans le Colorado, surnommé l’« Alcatraz des Rocheuses », et où sont détenus à l’isolement quasi-total des membres d’Al Qaïda.
Pour l’avocat de Julian Assange, les assurances apportées par les États-Unis n’excluent pas son incarcération dans une prison de très haute sécurité aux États-Unis et il n’existe « aucun fondement fiable » pour infirmer le refus d’extradition.
Il existe selon lui « un grand risque de suicide, quelles que soient les mesures », a-t-il fait valoir, expliquant qu’« aucune erreur de droit n’a été identifiée » dans l’approche de la juge.
À l’issue des débats, la Haute-Cour mettra sa décision en délibéré pendant plusieurs semaines. Mais la bataille judiciaire est loin d’être terminée.