2 décembre 2024

Éditorial du jeudi 22 septembre 2022 Gouvernance et vision !

Nous devons transmettre à la population haïtienne la folle passion du bien public et du respect des biens d’autrui. Ce qui doit nous éloigner de l’affligeant spectacle de destruction, d’incendie des locaux d’institutions publiques, privées, lors de manifestations politiques populaires qui, somme toute, sont un droit reconnu, légitime. Ces manifestations teintées par la violence sont parfois dictées par des spécialistes du chaos et/ou par des conjonctures troublées, conséquemment à la mauvaise gouvernance, à une prise de décision impopulaire ou inappropriée. Au Rassemblement des Démocrates, Nationaux, Progressistes (RDNP), nous ne pouvons encourager, en aucun cas, des manifestants à détruire ce qui, la colère passée, s’impose comme une nécessité impérieuse, le lieu d’un service vital à dispenser et à recevoir. Au fait, le pays n’a plus rien à gaspiller, détruire ou incendier puisqu’il lui manque de tout ; donc, tout est à conserver, construire, réparer, moderniser…
Personne ne peut soutenir que les écoles, centres hospitaliers, entreprises, organismes et autres institutions publics et privés, vandalisés dans diverses villes, comme Gonaïves, Saint Marc, ne sont pas d’une utilité quelconque à la communauté et même reconnus, pour certains, d’utilité publique !
Nos considérations vont au-delà de la volonté de faire la politique autrement, mais partent d’un principe fondamental, selon lequel il faut mesurer, en toute situation, ce qu’on a — à perdre ou à gagner —, en fonction de chaque décision adoptée. Des considérations faites à partir de scènes de pillage, d’incendie, de «dechoukaj» liées au mouvement de protestation contre l’actuel régime greffé sur la mesure inopportune d’augmenter les prix des produits pétroliers à la pompe.
En ce qui concerne, particulièrement, cette mesure impopulaire, inopportune, nous accusons, au RDNP, l’irrespect de la Loi du 9 mars 1995 prescrivant l’ajustement des prix de ces produits en fonction de leur fluctuation sur le marché international. L’inapplication de cette Loi atteste de l’irresponsabilité des dirigeants d’un pays qui n’est ni producteur ni détenteur de raffinerie. De plus, aucune économie, même la plus forte, ne peut supporter, sans effets dévastateurs, l’augmentation de 128 % d’un produit transversal comme le pétrole. Alors qu’Haïti, elle, s’enlise dans une crise multidimensionnelle, ponctuée du règne de ténèbres, sanguinaire et antinational, des gangs armés, «bandits légaux fédérés», à savates et à cravate, portant l’inflation à 30 % et conduisant près de 5 millions de citoyennes et citoyens vers la famine.
Il serait mieux indiqué que ce gouvernement contesté, décrié, assainisse les finances publiques, en éliminant les dépenses somptueuses dans le budget ; en fermant les sources de corruption avérée dans la fonction publique, le fonctionnement des ports ; en réduisant au maximum les franchises douanières, les privilèges ; et en incitant la Direction Générale des Impôts (DGI) à collecter les taxes actuellement à près de 6 % de pression fiscale, quelle tragicomédie ! À initier une politique énergétique priorisant les énergies renouvelables (énergie photovoltaïque, éolien terrestre, éolien marin, géothermie) pour la production d’électricité, à moderniser le système du transport en commun, afin de réduire la consommation de produits pétroliers estimée à près de 50 % non productive à cause des embouteillages.
Question de bonne gouvernance et de vision !
Ensemble, ensemble, ensemble, jusqu’à la victoire finale.
Met men pran desten nou an men.

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