Belle, élégante, charmante et surtout instruite, Vanessa, le personnage principal du film « everything but a man » fait montre d’altruisme dans un milieu américain ou l’argent et le savoir sont pouvoirs.
Une Afro-américaine, avec une brillante carrière professionnelle doit rencontrer comme par destinée un mystérieux homme noir (haïtien) pour une histoire d’amour renversante.
Il a fallu à Nnegest Likké, une heure et cinquante minutes pour nous faire vivre sa réalisation empreinte de diversités culturelles, et où Haïti a été très présent.
Entre destinée et réalité, Jimmy Jean-Louis a porté l’étendard de la fierté haïtienne, un homme de culture qui se convertit en homme à tout faire en vue de répondre aux obligations de sa famille qui se trouve en Haïti. Gessica Généus sa femme, mère de deux enfants, une épouse qui attend avec espoir un mari, dans le désespoir aussi de ne jamais le revoir un jour.
Hormis la destruction de bâtiments et d’infrastructures, le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a emporté beaucoup plus que ce qu’on pourrait imaginer. Ils sont aussi des hommes et des femmes qui ont dû partir pour ne plus revenir.
Dans ce long métrage, Nnegest Likké a mis à nu une réalité à laquelle notre société se confronte depuis plusieurs décennies. Dans les choix des musique de fond, la réalisatrice a tourné une bonne partie de la musique du chanteur Belo titrée « Istwa dwòl »; une musique qui raconte l’histoire de cinq (5) jeunes garçons qui sans destination mais bourrés de rêves décident de partir. Et, malgré les successions de gouvernements sous couvert d’idéologies différentes, aucune réponse n’a été envisagée pour pallier aux problèmes de la migration.
Aussi triste et sombre puisse paraître le tableau que nous peint la réalisatrice, il y a un cote éclairé qui nous pousse à comprendre que l’espoir n’est pas perdu. Si pendant les temps coloniaux nous avons capitalisé sur l’agriculture et l’exportation, si l’on croit encore qu’Haïti est un pays purement agricole, frémissons de notre réveil, nous ne le sommes plus. Je dirais de préférence qu’Haïti est devenu un pays essentiellement culturel; vue notre représentativité sur la scène internationale et sur la carte touristique, dans les concours et productions littéraires, les festivités de musiques, la gastronomie, la peinture, le théâtre etc.
En profondeur, Nnegest Likké a religieusement mis l’accent sur la culture Haïtienne. En partant de la musique, la gastronomie, la peinture, et surtout la manière d’être de l’haïtien. Il a présenté l’être avec ses forces, ses valeurs et son attachement. Et que dire de ces séquences les acteurs s’expriment en créole?
S’attacher à sa terre, sa famille… telle en est le principe qui est devenu loi pour tous les haïtiens aux quatre coins du monde.
Pour reprendre le refrain : « Ayiti cheri, menm si m ap kite w, yon jou fò m retounen nan pye w »
Combien de Max , combien de Vanessa existe-t-il aux Etats-Unis mais n’ayant pas la chance de se retrouver sous la plume de Likké pour une maïeutique sacrée d’un amour vrai?