Nous devons insister sur les potentialités naturelles d’une transformation d’Haïti, Terre natale, en Terre promise, pour convaincre les incrédules, fatalistes qui parlent du pays comme si la terre, elle-même, était maudite, comme s’il ne revenait plus aux seuls citoyennes et citoyens de la domestiquer, l’enrichir, l’ennoblir, la faire fructifier, en prenant leur destin en main. Aujourd’hui, bien plus qu’hier, il s’avère une nécessité, voire une obligation d’inventorier la panoplie de potentialités — sans mentionner toutes les richesses du sol et du sous-sol, avérées ou soupçonnées — pour les exploiter à des fins économiques et financières. À preuve, Haïti n’avait jamais été un pays riche, développé, pourtant, elle attirait de nombreux touristes ; activité qui suscitait même la convoitise des voisins de la Caraïbe.
Ces potentialités existent et peuvent être mises à profit sans forcer. Il suffit de les exploiter à fond, en réglant la question fondamentale de la stabilité politique et de la sécurité des vies et des biens qui doit en découler. L’histoire, la culture (hospitalité, gastronomie, peinture, musique, carnaval, fêtes patronales, champêtres, rara…) les plages, le climat, l’aspect géographique, caractérisant Haïti, soulèvent l’admiration de bien d’étrangers, ayant foulé le sol ou vécu dans le pays, qui n’hésitent pas, bien plus que nous-mêmes, à les vanter. Si des doutes subsistent encore, par notre foi inébranlable en ce pays, nous résisterons et ne serons jamais à court d’arguments.
La République voisine — qui n’a pas un demi-siècle depuis qu’elle nous dame le pion, jusqu’à élever, aujourd’hui, un mur électrique pour freiner le flux massif de nos prolétaires désœuvrés, tout en drainant, parallèlement, les investissements des compatriotes mieux lotis — n’a pas l’histoire singulière ni la richesse culturelle d’Haïti. Pourtant, elle a construit son économie, son développement sur la stabilité politique et l’industrie touristique. Des siècles plus tôt, l’histoire politique et la géographie particulière d’Amsterdam (capitale des Pays-Bas), à vocation maritime et cosmopolite, ont forgé un esprit de peuple tolérant qui est devenu une tradition et en a fait sa fortune au XVIIe siècle. Les pêcheurs d’Amsterdam, accueillant la grande fortune des Protestants et Juifs en fuite, ont pu se tailler un empire colonial s’étendant du Brésil à l’Indonésie et bâtir cette ville, merveille d’urbanisme, à partir de terrains gagnés sur l’eau. Cette tolérance a également attiré des réfugiés industriels, scientifiques et intellectuels, dont le philosophe René Descartes, pour ne citer que lui. L’esprit de tolérance de nos Aïeux était tout aussi porteur des mêmes attraits pour les Noirs persécutés et inhumainement exploités, mais bourrés de potentialités. Des atouts qui nous aideraient à mieux charpenter et construire une Nation philanthrope et solidaire.
La nécessité et l’obligation, quant à elles, se confondent, rien que pour offrir à tous les citoyennes et citoyens une terre accueillante qui est leur, pour être à l’abri de la migration forcée, des stigmatisations, des persécutions, du dépaysement, du racisme. C’est en fonction de ces potentialités et en raison de cette mission hautement patriotique et républicaine que le RDNP (Rassemblement des Démocrates, Nationaux, Progressistes) mène la croisade pour la transformation de la Terre natale en Terre promise. Ainsi, cette mission en appelle-t-elle à l’engagement citoyen des Grenadiers, Guerriers de lumière, Magistratures morales.( !)
Ensemble, ensemble, ensemble, jusqu’à la victoire finale.
Met men, pran desten nou an men…