Au delà des intérêts de groupes :intérêts nobles de réformer ou intérêts moins nobles de contrôler dans le but d’accumuler et de s’enrichir, se pose la question du meilleur leadership possible pour la transition.
Ce leadership doit être mesuré avec les lunettes de la fiabilité, du réalisme et de la fonctionnalité et du bagage des personnalités devant diriger la transition.
Si le Protocole d’ Entente Nationale a un temps jeté son dévolu sur le président du Sénat amputé Joseph Lambert, l’Accord pour une gouvernance transitoire apaisée propulse le Dr Ariel Henry comme unique chef d’un executif monocéphale alors que l’ Accord de Montana devrait nommé un Conseil National de transition (CNT) pour choisir les deux chefs d’executif bicéphale et éventuellement évincé Joseph Lambert et Ariel Henry.
L’Accord de Montana vante son mérite d’être largement inclusif avec la participation à la fois de cadors de la société civile, d’ organisations populaires et paysannes, de différents corps de métiers et d’organisations politiques. Il se veut cohérent et propose des mécanismes clairement transparents de désignation du gouvernement et de la chaine de contrôle des actions de l’executif.
L’ Accord de Montana fait toutefois face à des obstacles originels: l’intransigeance de certains acteurs; la multitude d’acteurs engendrant une plus grande difficulté à décider ; l’organigramme organisationnel plutôt lourd et le manque d’expérience des leaders de la société civile dans ses caucus d’ envergure Nationale.
Le Protocole d’entente Nationale (PEN) parait devenir mort-né en raison du retournement de certains et l’arrêt de leurs supports à Joseph Lambert au profit d’Ariel Henry . Pourtant , des acteurs de divers horizons continuent de voir en Joseph Lambert le seul pouvant réellement maintenir un consensus large, condition sine qua non pour la réussite d’une transition.
Joseph Lambert ne jouit pas d’une bonne image auprès des principaux acteurs de l’accord de Montana, l’étiquetant comme étant un pro Martelly et détenteur de l’agenda du maintien du statut quo.
L’accord pour une gouvernance apaisée sera celui qui gagnera le duel des accords si les protagonistes de Montana dont Fanmi Lavalas n’arrive pas à imposer leur agenda. L’accord d’Ariel Henry lui confère le statut d’unique chef du gouvernement sans chef d Etat et le renforce ainsi politiquement.
Par ailleurs, Ariel Henry accusé par certains d’être dilletant se trouve empêtré dans des accusations de la part des Jovenelistes et s’est vu fragilisé en raison de l’ incapacité de son équipe à organiser une bonne communication. Dr Henry est incontestablement le Premier ministre qui communique le moins bien depuis l’ère Laurent Lamothe.
D’autres variables viendront bousculer la hiérarchie des Accords, notamment l’adhésion du puissant Daniel Lewis Foote et de l’Administration américaine.
D’un accord à un autre, tous vendent le rêve d’une rupture et d’un mieux-être immediat pour la population haïtienne.