Ce mercredi 20 avril 2022, le Parlement chinois a ratifié les conventions internationales émises par l’Organisation internationale du travail, interdisant le travail forcé. L’agence américaine Bloomberg a également rapporté que le Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale (remplaçant le Parlement chinois) a ratifié la Convention de 1930 sur le travail forcé et la Convention de 1957 sur l’abolition du travail forcé.
En effet, l’agence précise que le Parlement a annoncé la ratification de ces accords, à l’issue d’une réunion de trois jours. L’Union européenne a exigé que la Chine ratifie ces accords, afin de ratifier elle-même un accord bilatéral portant sur les investissements, qui a été signé à la fin 2020, d’après la même source. Cependant, le décision chinoise a été prise à un moment où Pékin est accusée de recourir au travail forcé dans le Xinjiang (Turkestan oriental), foyer de la minorité musulmane ouïghour, dans le nord-ouest du pays.
Notons qu’au mois de février 2021, un groupe d’experts de l’OIT s’est dit “gravement préoccupé” par les informations faisant état d’abus et de travail forcé à l’encontre de la minorité ouïghoure du Xinjiang. Depuis 1949, Pékin contrôle le territoire du “Turkestan oriental“, qui est la patrie des Turcs musulmans ouïghours, et l’a rebaptisé “Xinjiang“, ce qui signifie “la nouvelle frontière“.
Les statistiques officielles indiquent qu’il y a 30 millions de musulmans en Chine, dont 23 millions sont des Ouïghours, alors que des rapports non-officiels indiquent que le nombre de musulmans serait d’environ 100 millions sur une population totale chinoise d’environ 1,4 milliard de personnes. Les organisations de défense des droits de l’homme ont indiqué qu’au moins un million d’Ouïghours, entre autres minorités musulmanes, sont détenus dans les camps de cette région, ce que Pékin dément, et décrit ces camps en tant que centres de “formation professionnelle et de réhabilitation”.
Christian P.