Si l’on peut rencontrer sa destinée par les voies de l’évitement, Tica Chrisnov n’est pas épargné. Entre raisons et passions, ce dernier a fini par trouver la voie de sa voix.
Rempli d’optimisme, Tica s’ouvre et raconte à Fernando Live News quelques points sombres entachant son parcours en Haïti.
FLN: Présentez-vous pour nos lecteurs?
T.C: Je suisTica Chrisnove. Je suis né à Ganthier le 20 juillet 1994 d’une pauvre famille chrétienne, dont ma mère est marchande de “Mabi”et mon père un ouvrier.
J’ai fait mes études classiques à l’école village de l’espoir, une école du Quartier où j’ai été de la maternelle à la rhéto. Et, j’ai fait la Philo au lycée de l’amitié sis à Ganthier.
En 2015, j’ai intégré l’université Providence d’Haïti, département Sciences de l’éducation.
Avec un sentiment de reconnaissance envers ma manman, j’ai eu la brillante idée de composer la musique titré “Bwè mabi”. Une façon de retracer mon parcours et expliquer l’histoire de ma mère qui s’est oubliée en vendant du “maby” pour me retrouver et m’élever.
FLN: La musique, plus qu’une passion mais une porte de sortie?
T.C: En 2018, j’ai participé au concours de chant de Noël organisé par la Radio-Télévision Caraïbes avec un texte écrit en français, titré ” Noël partage”.
Ce qui m’a propulsé aux rangs des finalistes
FLN: Par delà les frontières, vous avez cherché. Qu’avez-vous trouvé ?
T.C: Oui, j’ai beau chercher et j’ai beau essayer. Dans un premier temps, j’ai suivi le modèle prédéfini par le système (la société ) celui d’aller à l’école, à l’église de cultiver des vertus pour pouvoir me construire sainement. Et, malgré que j’ai tout suivi à la lettre, la chance ne m’a pas souri en Haïti. Après avoir tout essayé sans succès, je me suis rendu en République dominicaine, en essayant de m’adapter, j’ai fini par avoir la maîtrise de leur langue. Mais, étant victime de racisme, j’ai du revenir en Haïti avant de mettre le cap sur le Bresil.
19 juin 2021, j’ai quitté Haïti à destination du Bresil pour une nouvelle expérience. Toujours en quête d’un mieux être. Le le 11 Août, j’ai suivi la caravane, en compagnie d’autres gens, d’autres cultures… j’ai pris la route passant par les pays de l’amérique latine et je suis enfin arrivé aux États unis le 18 Septembre 2021.
FLN: Votre histoire, une histoire à lire et à relire. Triste et motivante en même temps. Avez-vous un message pour ceux et celles qui n’ont pas fait comme vous?
T.C: Mon message est celui de l’union. Aucun changement n’est possible sans l’union. Les pères fondateurs s’étaient réunis autour d’une même idéologie pour nous rendre la liberté. D’ailleurs, c’est qui m’a poussé aujourd’hui à produire cette musique retraçant mon parcours et mes expériences.
Vivant aux états unis, je reprends mes études. Ce dans quoi j’ai toujours cru et pourquoi je me suis toujours battu. Aujourd’hui, la musique, au-delà de son côté plaisir, j’en fais un rêve.
Mon rêve! Utiliser ma voix, ma guitarre ,mon talent et toutes mes potentielles pour une contribution au changement de mon pays et dans le monde.
FLN: Un dernier mot
T.C: J’invite les jeunes à se défaire de certaines idées préconçues valorisant le favoritisme et la résignation. Ils doivent se battre pour leurs rêves, parce qu’aucun rêve n’est trop grand et aucun rêveur n’est trop petit.
Je les invite à découvrir ma musique sur les raiseaux d’écoute en ligne et de la partager pour plus d’écoutes et de motivations.