La diffusion par les médias de messages de gangs criminels sera passible de 15 ans de prison au Salvador, selon une loi adoptée mardi 5 avril 2022 par le parlement du pays. Cette loi, votée à la demande du président Nayib Bukele, punit de 10 à 15 ans de prison quiconque “reproduit ou transmet des messages ou communiqués ayant pour origine, ou pour origine présumée, des groupes de délinquants qui pourraient provoquer l’angoisse ou la panique dans la population”.
Les mêmes peines s’appliqueront aux messages et sigles des gangs peints sur des immeubles. Les bandes criminelles au Salvador ont l’habitude de “marquer” leur territoire à l’aide de graffitis et d’écrire des menaces de mort sur les murs. Les autorités du Salvador mènent actuellement une offensive contre les “maras”, les gangs du narcotrafic et de l’extorsion, responsables d’une récente vague de meurtres à travers le pays. Après une série de 87 meurtres entre les 25 et 27 mars, le parlement avait approuvé dans la foulée l’instauration de l’état d’urgence pour un mois.
Il permet notamment les arrestations sans mandat de membres présumés de maras, qui comptent quelque 70.000 membres au Salvador. Plus de 6000 personnes ont été arrêtées depuis, selon le président Bukele. Le parlement à majorité présidentielle a par ailleurs modifié récemment le code pénal pour faire passer de neuf à 45 ans de prison la peine maximale pour les chefs de gang.
Christian Poinvil