1 décembre 2024

Mathilde Panot interpelle Macron et dénonce les responsabilités internationales, notamment celles du capitalisme américain, dans la crise haïtienne

En réponse aux propos polémiques d’Emmanuel Macron qualifiant les dirigeants haïtiens de « complètement cons »,la député Mathilde Panot, présidente du groupe «  La France Insoumise » (LFI), a vivement critiqué non seulement l’irrespect du président français, mais également le rôle des grandes puissances, notamment des États-Unis, dans la déstabilisation d’Haïti.

La femme politique française a rappelé que l’occupation d’Haïti par les États-Unis entre 1915 et 1934 a été marquée par l’exploitation économique du pays au profit des intérêts américains. Les terres agricoles ont été accaparées, la population soumise à des travaux forcés, et l’économie haïtienne restructurée pour servir les grandes entreprises étrangères. Elle a également évoqué le soutien des États-Unis à la dictature de François et Jean-Claude Duvalier, sous prétexte de lutte contre le communisme, qui a maintenu le peuple haïtien sous un régime répressif et appauvri.

La député française a posé des questions cruciales : « D’où viennent les armes et les cartouches utilisées par les gangs haïtiens ? »Elle a souligné qu’Haïti ne fabrique ni armes ni munitions, pointant ainsi la responsabilité des grandes puissances dans le commerce d’armes qui alimente la violence dans le pays. Ces armes, souvent issues des marchés américains, circulent librement et aggravent une situation déjà critique.

Outre le rôle américain, Panot a également évoqué la responsabilité historique de la France, notamment l’exigence d’une indemnité de 150 millions de francs or en 1825, imposée par Charles X en échange de la reconnaissance de l’indépendance haïtienne. Cette dette a lourdement hypothéqué le développement économique d’Haïti et marqué le début d’un système international exploitant le pays.

Dans sa déclaration, Mathilde Panot a fustigé l’attitude condescendante de Macron et a plaidé pour une véritable reconnaissance des responsabilités internationales dans la situation actuelle d’Haïti. Elle a exhorté à une solidarité internationale respectueuse, appelant les grandes puissances à mettre fin aux politiques néocoloniales et à soutenir le peuple haïtien dans sa quête d’autodétermination.

Cette prise de position a relancé le débat sur le rôle des puissances occidentales dans la perpétuation des crises en Haïti, invitant à une réflexion critique sur le poids du capitalisme et des interventions étrangères dans le pays.

Lys Stacy Phanor

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Isaac Léo

La rédaction

Journaliste, Diplomate

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