Dans une lettre ouverte adressée au Groupe des Personnalités Éminentes de la CARICOM (GPE) en date du 20 septembre 2024,Renald Lubérice,au nom de la Plateforme Résistance Démocratique (RED),a exprimé sa gratitude pour le rôle de facilitateur joué par le GPE dans le dialogue inter-haïtien, qui a permis la mise en place du gouvernement de transition en cours. RED reconnaît l’importance de cette initiative qui, à long terme, pourrait s’avérer bénéfique pour Haïti.
Toutefois, le parti a réitéré son attachement fondamental au principe selon lequel le pouvoir doit être acquis exclusivement par des élections libres et transparentes. RED n’était pas favorable à l’instauration d’un nouveau gouvernement de transition, mais les circonstances entourant l’assassinat du Président Jovenel Moïse,ainsi que l’ingérence étrangère qui a stoppé le processus électoral, ont rendu cette transition inévitable.
Lubérice a rappelé que l’assassinat du Président de la République, perpétré dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, fait partie d’un complot multinational, réalisé sous le regard passif de nombreux partenaires internationaux. Selon lui, ce projet politique visait à déstabiliser Haïti en utilisant la violence, le mensonge, et l’instrumentalisation du pays. RED estime que tant que les responsables de cet acte ne seront pas jugés, les scandales politiques continueront de proliférer, contribuant à la confusion et à la déstabilisation du pays.
RED se distancie de ce qu’il considère comme des scandales artificiels, tels que l’affaire récente de la BNC, qu’il perçoit comme une tentative d’instrumentalisation politique. Tant qu’une enquête indépendante n’aura pas prouvé la culpabilité de son représentant, RED continuera de lui apporter son soutien. Cette position reflète la méfiance de RED à l’égard des manœuvres qu’il associe à une stratégie politique plus vaste visant à affaiblir Haïti.
La lettre met en garde contre l’aide internationale qui, sous couvert de soutien, pourrait en réalité servir des intérêts étrangers. Lubérice cite en exemple la démobilisation de l’armée haïtienne et le départ forcé du Président Jean-Bertrand Aristide en 2004, événements qui, selon RED, ont précipité davantage de chaos au lieu de le prévenir.
Pour RED, il est crucial de repenser l’engagement international vis-à-vis d’Haïti. Le parti prône une plus grande ouverture à la région caribéenne, tout en insistant sur une approche renouvelée des défis internes du pays, mettant au centre de l’attention les intérêts des Haïtiens avant tout.
Bien que RED soutienne une plus grande intégration régionale, elle insiste sur l’importance de préserver la souveraineté d’Haïti et de ne pas permettre que des intérêts étrangers dictent l’avenir du pays. Pour Renald Lubérice et son parti, l’amélioration du bien-être des Haïtiens reste la priorité.
Lys-Stacy Phanor