Mardi 8 mars 2022, la Pologne s’est dite prête à « remettre sans délai et gratuitement » tous ses avions Mig-29 à la disposition des États-Unis, qui cherchent à fournir des avions de chasse à l’Ukraine, une annonce qui a « surpris » Washington. « À ma connaissance, ils ne nous avaient pas consultés préalablement », a déclaré la numéro trois de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, lors d’une audition parlementaire. « Je pense que c’est une annonce surprise de la part des Polonais », a-t-elle ajouté.
« Les autorités de la République de Pologne, après des consultations du président et du gouvernement, sont prêtes à déplacer sans délai et gratuitement tous ses avions Mig-29 sur la base de Ramstein en Allemagne et de les mettre à la disposition du gouvernement des États-Unis », a annoncé le ministère polonais des Affaires étrangères dans un communiqué. Le ministère a précisé que cette déclaration est faite « suite à une déclaration du secrétaire d’État des États-Unis concernant la remise d’avions à l’Ukraine ».
« Nous ne pensons pas que la proposition de la Pologne soit viable », a indiqué le porte-parole du Pentagone, John Kirby, dans un communiqué, estimant qu’une telle organisation pour aider militairement l’Ukraine face à «l’invasion russe soulève d’importants motifs d’inquiétude pour l’ensemble de l’OTAN». La Pologne possède une trentaine de ces appareils de conception soviétique, mais selon des médias, seulement 23 seraient techniquement prêts à être envoyés à Ramstein.
Le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a insisté mardi soir, lors d’une conférence de presse à Oslo, sur le fait que « la Pologne n’est pas partie à cette guerre et l’OTAN n’est pas partie à cette guerre ». « C’est pourquoi toute décision de livrer des armes offensives doit être prise par l’OTAN toute entière, sur la base d’unanimité. C’est pourquoi nous sommes prêts à donner toute notre flotte d’avions de chasse à Ramstein, mais nous ne sommes pas prêts à faire quoi que ce soit seuls, parce que, comme je l’ai dit, nous ne sommes pas partis à cette guerre », a-t-il poursuivi.