« Pour sauver la transition, Garry Conille doit choisir entre Haïti et ses amis ministres », a déclaré Cliff Coulanges lors de son intervention sur la Rubrique Monopole de la radio Monopole. L’homme politique, coordonnateur général de l’organisation politique Chwazi Ayiti, s’est exprimé au sujet de la lettre envoyée au Premier ministre Garry Conille par son organisation politique le 28 octobre 2024. Cette lettre souligne les inquiétudes croissantes quant aux tensions entre le gouvernement et le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), une situation qui menace de compromettre la stabilité et la cohésion au sein de l’exécutif.
Cliff Coulanges a précisé que cette démarche n’est qu’une « ènième étape » dans une série de tentatives pour apaiser les relations entre les deux instances. « Depuis les premiers signaux de malaise entre les deux groupes de l’exécutif, j’avais déjà proposé un pacte de non-agression qui consisterait à placer l’intérêt public au-dessus des intérêts individuels et partisans, afin d’atteindre les objectifs communs préalablement fixés », a-t-il souligné.
M. Coulanges a également adressé des recommandations fermes au Premier ministre Conille, l’incitant à prendre des mesures drastiques pour éliminer les éléments perturbateurs au sein de son équipe. Il soutient que certains ministres ou membres influents du gouvernement alimentent cette crise en ignorant ostensiblement l’autorité du CPT ou en agissant au-delà de leurs prérogatives. Il l’encourage également à éviter les conseils de ceux qu’il qualifie “d’entrepreneurs du chaos,” en référence aux individus semant la division et le désordre.
Cliff Coulanges a également indiqué qu’une lettre sera prochainement adressée au CPT pour rappeler l’importance de leur engagement envers les différents projets qu’ils supervisent individuellement. Cette initiative vise à responsabiliser chaque membre du CPT et à souligner l’importance de leur rôle dans la réussite des chantiers de développement en cours.
Sur le dossier du remaniement ministériel, M. Coulanges a exprimé des critiques sévères envers certaines décisions stratégiques prises au sommet de l’État. Il identifie deux erreurs majeures : d’abord, la nomination d’un Premier ministre qui n’a pas démontré d’engagement concret pour la résolution de l’insécurité, et ensuite, la gestion cumulative de la primature et du ministère de l’Intérieur par le même titulaire. Coulanges estime que ce cumul affaiblit l’efficacité gouvernementale, surtout dans la gestion des ministères régaliens.
Par ailleurs, il déplore l’échec de la fusion de certains ministères, une mesure qui, selon lui, n’a produit aucun résultat tangible. Les ministres en charge de plusieurs portefeuilles sont souvent absents de l’une des structures qu’ils dirigent, affectant la cohérence et la dynamique de gestion. « La fusion de ces ministères est due au fait que le Premier ministre ne voulait pas que ces ministères puissent être entretenus par des partis politiques », a affirmé M. Coulanges. « Au contraire, il aurait manigancé afin d’utiliser l’espace politique pour créer son propre parti politique Renaissance. »
Avec ses déclarations, Cliff Coulanges se positionne en médiateur et critique averti de la situation politique actuelle. Son appel à une action concertée entre le gouvernement et le CPT reflète son désir d’éviter une paralysie institutionnelle au détriment des intérêts de la population.
Lys Stacy Phanor