Plus d’un million de déplacés suite aux violences des bandits armés ont été enregistrés dans le pays , selon un rapport publié par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) le 14 janvier 2025.
Les chiffres des déplacements forcés enregistrés dans le pays ont franchi la barre de plus d’un million durant l’année 2024. Le nombre de personnes ayant été contraintes d’abandonner leurs maisons suite aux violences des gangs dans le pays est passé de 315.000 en décembre 2023 à plus d’un million en 2024.
Selon un rapport publié par l’OIM 1.041.000 personnes dont la moitié sont des enfants ont fui leurs maisons en raisons des violences des gangs dans plusieurs quartiers du pays. Certaines de ces personnes ont été déplacées plusieurs fois.
Les gangs sèment la terreur à Port-au-Prince ainsi que dans les villes de provinces . Si à Port-au-Prince, les déplacements ont presque doublé, ils ont augmenté de 87 %. Dans le département de l’Artibonite les déplacements ont triplé en 2024, et ont atteint plus de 84.000 personnes.
L’OIM tire la sonnette d’alarme sur les actes de violences qui se propagent dans les villes de province.
Appel à l’aide humanitaire
« Haïti a besoin d’une aide humanitaire soutenue dès maintenant pour sauver et protéger des vies », a déclaré Amy Pope, Directrice générale de l’OIM. « Nous devons travailler ensemble pour nous attaquer aux causes profondes de la violence et de l’instabilité qui ont entraîné tant de morts et de destructions ».
L’OIM a indiqué son soutien aux personnes déplacées quotidiennement. Il a rappelé avoir fourni en 2024 un accès à 18 millions de litres d’eau potable aux sites de déplacement et a réhabilité des pompes à eau dans les communautés affectées. Des articles essentiels, notamment des couvertures, des récipients d’eau, des lampes solaires et des kits d’hygiène, ont été fournis aux personnes dans le besoin.
En dépit de ces aides, les déplacés sont toujours dans de grands besoins suite à l’intensification des actes violents en Haïti et l’aggravation de la crise humanitaire.
« Mais les demandes augmentent rapidement », a affirmé Grégoire Goodstein, Représentant de l’OIM à Haïti. « Avec le soutien adéquat, nous sommes prêts à étendre nos efforts, à répondre aux besoins urgents et à aider les Haïtiens à reconstruire leur vie» , a-t-il ajouté.
L’OIM dit réitérer le besoin d’une aide humanitaire continue, parallèlement à des investissements à long terme dans la gouvernance, la sécurité et la cohésion sociale.
« Les Haïtiens méritent un avenir. Dans des moments de crise aussi profonde, le monde doit choisir la solidarité plutôt que l’indifférence », a fait valoir Mme Pope
Les actes de violence se sont multipliés dans le pays l’année dernière. Selon un communiqué du MSF, plus de 4400 femmes et filles victimes de violences sexuelles ont été prises en charge dans ses hôpitaux en 2024. La majorité de ces personnes ont été violées par les gangs lors des attaques armées perpétrées par les criminels.
Tandis que plus de 5600 personnes ont été tuées l’année dernière en Haïti, plus de 2200 ont été blessées et près de 1500 autres ont été enlevées par les gangs, selon le Bureau des droits de l’homme de l’ONU.