Les autorités colombiennes enquêtent sur les voyages en Amérique du Sud cette année de Dimitri Hérard, l’un des responsables de la sécurité du président haïtien Jovenel Moïse, assassiné à son domicile dans la nuit du 6 au 7 juillet.
Bogota, le 13 juillet 2021. Les autorités colombiennes impliquées dans l’enquête sur l’assassinat du président haïtien Jovenel Moise ont confirmé lundi que le chef de la sécurité du Palais présidentiel de Port-au-Prince, Dimitri Hérard (touché par mesures conservatoires , avait effectué plusieurs voyages en Colombie et dans d’autres pays d’Amérique latine cette année.
Bogota travaille sur les objectifs de ces voyages, qui sont actuellement inconnus.
Le général Jorge Luis Vargas, directeur de la police colombienne, a déclaré lundi lors d’un point de presse qu’il avait appris “par l’intermédiaire du groupe de travail d’Interpol en Colombie que le commissaire Dimitri Hérard avait effectué des déplacements en Équateur, au Panama et en République dominicaine, pays utilisés comme transit vers la Colombie ».
Nous essayons, dit-il, de savoir « quelles activités le commissaire Dimitri mènerait lors de ces déplacements en territoire colombien », d’où sont issus 21 militaires à la retraite accusés d’avoir participé à l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse.
Selon le général Vargas, le premier voyage de Dimitri Hérard en Colombie a eu lieu le 19 janvier via la République Dominicaine. Il s’est ensuite rendu en Équateur le lendemain.
Le 1er février, il a effectué le voyage retour par le même itinéraire, et entre le 22 et le 29 mai, il a de nouveau effectué les mêmes voyages entre la République dominicaine et l'Équateur, toujours avec des séjours à Bogota, a précisé le général Jorge Luis Vargas.
L'enquête s'est également étendue à la CTU Security, basée à Miami, aux États-Unis, car 19 billets d'avion ont été achetés avec une carte de crédit de cette société avec laquelle des militaires colombiens à la retraite sont retournés en République Dominicaine.
Parallèlement, le gouvernement colombien a démenti que le président Ivan Duque ait rencontré à Miami en février 2018 Antonio Intriago, un représentant de l’entreprise désignée pour recruter d’anciens militaires arrêtés pour leur implication présumée dans l’assassinat du président haïtien Jovenel Moise.
“Le candidat présidentiel de l’époque, Ivan Duque Marquez, n’a tenu aucune réunion et n’avait rien à voir avec M. Antonio Intriago”, a déclaré la présidence dans un communiqué.
C’est le journal colombien La Nueva Prensa qui rapportait que la Casa de Nariño, siège de l’exécutif, lui avait confirmé « qu’Ivan Duque avait rencontré à Miami Antonio Intriago, un recruteur des soldats mercenaires colombiens arrêtés.
La présidence affirme que le candidat de l’époque a assisté à des réunions et croisé plusieurs personnalités mais n’a rien à voir avec Antonio Intriago.
Par ailleurs, nous avons appris que le gouvernement colombien a demandé lundi à Haïti de permettre aux agents consulaires d’assister les 18 ressortissants colombiens détenus à Port-au-Prince pour leur implication présumée dans l’assassinat du président Jovenel Moise.
Le vice-chancelier colombien Francisco Echeverri a rencontré l’ambassadeur haïtien Jean Mary Exil à Bogota, à qui il a également demandé des informations sur la manière dont il pourrait entamer « le rapatriement des corps des Colombiens tués en Haïti. » suite à l’assassinat de Jovenel Moïse.
Christian Poinvil