“Cette intervention a été inattendue pour nous mais parfaitement planifiée par les hommes de Ti-lapli et ses alliés. L’un des chefs de la bande de grand-ravine avait même déclaré qu’un général ne doit pas durer autant. C’est-à-dire le commandant en chef de Ti-bois”. Voilà ce qu’on a pu tirer des prémices d’une résidente de Martissant 19, une femme ronde dont la décoloration de la peau a été remarquable. Elle s’était échappée suite à la confrontation des bandes armées en début du mois de juin à Martissant.
“Il a ordonné à ses soldats de ne rien faire à la maison où vit Chrisla. Il a ajouté qu’il va habiter dans celle-là après avoir mis fin au clan de Ti-bois. Ces hommes n’avaient pitié de personne. Ils tiraient à hauteur d’hommes”, a confirmé la dame un peu gênée du poids de son corps.
Pourquoi vous ne vous êtes pas déplacés vous et vos familles?
“Nous avions envie certes, mais nous sommes restés par habitude; parce qu’il y’a eu toujours guerre entre ces deux quartiers: Ti-bois et Grand-ravine. Et à dire vrai, ça n’avait jamais atteint Martissant 19. Ce n’est que ce jour-là que j’ai vu la mort en face. Les résidents de 15, de 17 se sont tous empressés de quitter leur zone. Ils n’ont rien pris avec eux sinon que leurs enfants. Tous pieds nus courraient et sans direction sur la route nationale #2. Depuis mes 45 ans, je n’avais jamais vu de pareilles choses. En un laps de temps, ils nous ont tous chassés de chez nous”.
Expliquez-nous, comment sont-ils parvenus à pénétrer toutes les zones de Martissant ?
Ces malfrats sont intervenus, armés, en vraie guérilla. Ils ont troué les maisons des gens pour creuser des passages à travers les murs afin d’appréhender les nègres de Ti-bois. Les hommes de Grand-ravine ont mis feu à beaucoup de maisons. ‘
Mais vous aviez dit que vous êtes propriétaire, pourquoi ne comptez-vous pas récupérer votre maison ?
“Mon frère a été tué par les bandes de grand-ravine. Il avait pourtant refusé de rejoindre les hommes de Ti-bois. Et voilà, on l’a tué innocemment. Il n’avait jamais eu l’idée d’être armé, il aurait dû le faire comme ça il serait mort pour une cause”, a clarifié la résidente de 45 ans de Martissant 19.
La duègne sans retenue, continuait à expliquer
“Un résident de Vaval, père Rolesse était venu prendre des vêtements après avoir quitté la zone et a trouvé une femme dans sa propre maison. Cette femme l’a ordonné illico de déguerpir avant que son mari, le commandant intervienne. Il pouvait le faire tuer. Le personnage pris d’une grande frayeur, bégaya des mots parfaitement incompris. Le peu de grâce qu’il eût eu fut sa vie. Moi, j’ai vu mon compte là-bas étant grandie dans la zone. Les habitudes, les voisins mais aujourd’hui, nous sommes séparés sans l’avoir demandé. C’est la vie ! Ça a bien duré !”
MDV