Fernando live Culture: Gouverneur de la rosée, un classique sans pareil

Un livre empreint de livre, mélangeant joie et tristesse, amour et haine, offense et pardon, erreur et vérité pour tisser une histoire sur fond d’amour et de l’écologie.

A son retour de Cuba, où il a passé quinze ans, Manuel fils de Bien-Aimé et Délira découvre fonds Rouges, sa ville natale et ses habitants plongés dans une misère profonde. Peine à reconnaitre cette terre qui l’a vue naitre et grandir une partie de son enfance, où régnaient jadis l’abondance et la fraternité.
Ses souvenirs d’enfants, d’antan sont enfouis sous la poussière, les conflits terriens renforcent les écarts sociaux, la métamorphose du paysage… tout cela est due à la sécheresse. Entre rêves et souvenirs, Manuel se perd dans la nostalgie des récoltes d’autres fois, le coumbite, travaux collectifs axés sur les notions de partage, du vivre ensemble et de l’entraide.
Dans ce paysage désordonné, Manuel fit la rencontre d’une charmante paysanne, Annaïse, une femme appartenue au clan ennemi. Avec une habilité de langage, Manuel s’use de mots forts et doux pour conquérir le cœur de cette dernière et l’esprit des habitants.

L’expérience cubaine a donné à Manuel les qualités nécessaires pour initier des dialogues sincères en vue de faire valoir son leadership.

Dans une démarche inclusive, Manuel n’a pas tardé à rassembler les diverses couches de la communauté avec un discours de gauche dont l’auteur, Jacques Roumain maitrise bien.
L’eau, en tant qu’élément régénérateur traité dans le texte charrie l’ensemble des revendications de l’auteur. Au même titre que l’air, l’eau est un élément primordial à la vie. D’où, ses multiples implications sur l’ensemble de la vie.
Prospectant sans relâche dans les alentours, l’énigme de la quête de l’eau fut résolue.
Gervilain, l’un des membres du clan adverse crispé sur une rancune ancestrale et farouche opposant des exploits de Manuel fini par le poignardé et mettre fin à ses jours.

Malgré cette fin tragique, l’espoir a suivi son cours pour conserver la maïeutique sacré du cycle de la vie. Soit à travers la grossesse d’Annaïse, la mise en place des dispositifs d’irrigation par les habitants ou l’incarnation du héros de renaissance de la communauté.

Gouverneur de la Rosée est sans doute le plus grand classique de la littérature haïtienne avec une forte portée sur l’écologie. Roman de l’amour, de la terre et de la négritude, ode à la fraternité et éloge de l’héroïsme populaire.
Paru en 1944 et traduit dans plus de vingt langues, Gouverneur de la Rosee mérite une fois de plus d’être lu et relu.

DP