19 septembre 2024

Expulsion inhumaine des réfugiés haïtiens du Texas par les autorités américaines

Cette crise migratoire prend grandement de l’ampleur. Ce week-end, plus de 10 000 migrants dont la plupart sont des haïtiens à, ont dormi à la belle étoile sous un pont à Del Rio dans le Sud de Texas. Alors qu’ils ont laissé leur pays natal pour différentes raisons, comme l’avait annoncé l’administration Biden, le premier vol d’une série de déportation pendant plusieurs semaines a atterri ce dimanche 19 septembre 2021 à l’aéroport international Toussaint Louverture.

Les cas de nos déportés  sont emblématique du non-respect des droits fondamentaux et des lacunes procédurales de cette politique de déportation.

Une jeune immigrante haïtienne, qui répond aux questions des journalistes, a fait savoir, qu’elle vivait au Chili depuis 4 ans, laissant derrière son fils chilien, depuis deux mois pour traverser à pied, la forêt Darien considéré comme le plus difficile dans le trajet Panama, Colombie et le Mexique pour enfin se rendre aux États Unis.

« Mwen kite chili paske m pa gen papye, jwenn papye se pi gwo difikilte sitou lè w se fanm » a fait savoir l’immigrante.

Selon un autre déporté, qui a laissé le pays depuis 2013, ce voyage lui avait coûté plus de 18 000 dollars.
« Nou pa t konnen ki kote yo tap mennen nou, nou fè plizyè jou san benyen, san bwose, ak yon sèl rad, yo depòte n san anyen ». Une déportation dans les conditions les plus humiliantes.

Ce qui se passe aujourd’hui nous dépasse, en dehors de nos bêtises surtout dans nos choix politiques pendant les 35 dernières années.

humiliation, discrimination radicale
Que dit le droit international public ?

La Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, ratifiée par 145 États parties dont Haiti, qui définit le terme « réfugié » comme une personne qui se trouve hors du pays dont elle a la nationalité ou dans lequel elle a sa résidence habituelle ; qui craint avec raison d’être persécutée du fait de son appartenance communautaire, et énonce les droits des personnes déracinées, ainsi que les obligations juridiques des États pour assurer leur protection.

le politologue Ralph Emmanuel François qui prône un autre leadership politique nous explique :

“Nan kad Konvansyon entènasyonal 1951 ak Pwotokòl 1967 sou STATI REFIJYE, men kisa Atik 31 epi Atik 32 a presize sitou nan sa ki gen a wè a ekspilsyon:

Refijye ki rantre ilegalman nan peyi yo vle mande refij la:

Atik 31
1. Peyi ki siyen Konvansyon sa a PA dwe enpoze penalite, akòz antre oswa prezans ilegal yo, sou refijye, ki soti dirèkteman nan yon teritwa kote lavi yo oswa libète yo te menase nan sans atik 1, antre oswa prezan nan teritwa yo san otorizasyon, ba yo prezante tèt yo san pèdi tan bay otorite yo epi montre bon rezon pou antre ilegal yo oswa prezans.

Atik 32
Ekspilsyon
1. Peyi ki siyen Konvansyon sa PA DWE ranvwaye yon refijye legalman sou tèritwa yo, eksepte sou baz sekirite nasyonal oswa lòd piblik.
2- Ekspilsyon yon refijye dwe sèlman fèt nan pouswit yon desizyon ki te pran an akò avèk pwosesis lalwa trase. Eksepte si rezon konvenkan sekirite nasyonal la egzije sa, refijye a DWE GEN dwa soumèt prèv pou defann tèt li, epi pou fè apèl devan otorite konpetan oswa yon moun oswa moun espesyalman deziyen pa otorite konpetan an. “

Tenant compte des principes consacrés par les instruments de base des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme, en particulier la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Convention relative aux droits de l’enfant; la Convention concernant les migrations dans des conditions abusives et la promotion de l’égalité de chances et de traitement des migrants, Les traitements inhumains de nos compatriotes, l’embarquement sans condition ni réserve comme des bêtes sauvages et sans exception pour les enfants est une déception mondiale.

Enfin, l’administration Biden ne devrait pas déporter nos compatriotes dans ces conditions, même s’ils sont illégaux; pas seulement en tant que pays soit disant amis, mais parce qu’il a ratifié la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Convention Internationale de 1951 et le Protocole de 1967 sur le statut des réfugiés.

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Isaac Leo

Isaac Leo

Journaliste, Diplomate

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