Aux Etats-Unis, l’indice des prix à la consommation a bondi de 0,9 % au mois d’octobre 2021, poussant la hausse à 6,2 % sur un an, selon l’indice CPI par le BLS. Une augmentation que les Américains n’avaient pas vue depuis plus de trente ans, depuis novembre 1990 exactement. Alors que l’inflation était concentrée sur quelques secteurs il y a encore six mois, elle est désormais répandue dans la plupart des produits de consommation, pointe l’office statistique : l’énergie et l’alimentation, mais aussi le logement, les véhicules d’occasion et les voitures neuves.
Cependant, la nouvelle poussée des prix va nourrir le débat politique. Les républicains se sont déjà saisis des premières hausses de prix pour critiquer l’action de l’administration Biden, notamment ses plans de sauvetage . Les causes sont en réalité multiples, depuis la hausse des cours du pétrole jusqu’à l’arrêt d’un oléoduc perçu comme un effet déclencheur de la hausse des prix dans l’énergie au printemps.
Le marché automobile est quant à lui perturbé par les pénuries de microprocesseurs, qui ont dopé les prix des voitures d’occasion. Pour compenser leur moindre production, les constructeurs ont limité les rabais sur les ventes. Dans les services, le transport aérien ou les locations de voitures ont aussi profité de la reprise du trafic ces derniers mois pour rattraper une part de l’activité et des marges perdues.
Le sujet est pris très au sérieux à la Maison-Blanche. Conscient des risques politiques et économiques d’un tel dérapage des prix, le président démocrate a reconnu mercredi que « l’inflation fait mal au portefeuille des Américains », et assuré qu’inverser la tendance était désormais pour lui « une priorité ». A l’approche des mois d’hiver qui font souvent flamber les prix de l’énergie, il a notamment demandé à la FTC, le gendarme de la concurrence, de « s’attaquer à toute manipulation du marché ou à tout abus de prix dans ce secteur ».