De toute son histoire, Haïti n’a jamais connu un tel bilan dans le domaine migratoire. Dans un rapport publié par le Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés (GARR), des hommes, des femmes et des enfants pour un nombre de 10,831 migrants, ont été déportés de la période allant du mois de septembre au mois d’octobre 2021. Venant du Mexique, de Cuba et surtout des Etats-Unis, chaque jour, et depuis le drame de Del Rio, les vols sur Haïti transportant les migrants n’ont pas cessé.
Avec en moyenne deux vols par jours, l’aéroport Toussaint Louverture de Port-au-Prince et celui du Cap sont depuis quelques semaines devenus le théâtre d’une tragicomédie qui en boucle tourne sur les réseaux sociaux et les écrans des télés montrant haine, rage et colère des gens qui a tout prix veulent fuir l’enfer d’Haïti. Pour GARR et pour d’autres organismes de droits humains, « les expulsions sont souvent entachées de violation de droits humains ».
Entre hontes et remords, entre diplomatie et hypocrisie ; entre demande de moratoire de certains groupes organisés d’ici et d’ailleurs et la prise de positions de certains Congressman qui se disent indignés des mauvais traitements infligés aux migrants haïtiens par la garde frontalière Américaine… l’administration Biden n’a toujours pas cédé et a continué les expulsions des haïtiens vers un Haïti où le désespoir, l’insécurité, le kidnapping, le chômage, la misère et la mauvaise gouvernance sont devenus normes.