24 novembre 2024

Éditorial RDNP : Constituer l’État-Nation. 

Il y a de ces événements douloureux, dans la vie d’un peuple, qui laissent des stigmates et cicatrices transmis de génération en génération, comme un patrimoine génétique. Il en est tel du 28 juillet, date de la première occupation du territoire national haïtien par les troupes américaines de « marines ». Compte tenu du passé politique particulier d’Haïti, ancienne colonie française, sortie victorieuse d’une guerre d’indépendance, pour forger la première République noire dans l’histoire du Nouveau Monde. Compte tenu également de la lutte menée pour préserver cette indépendance, jusqu’à payer une dette colossale au pays colonisateur vaincu. Au Rassemblement des Démocrates, Nationaux, Progressistes, (RDNP), nous remarquons que ces événements, sous un angle ou sous un autre, refont surface dans la presse internationale, comme pour retourner un couteau dans la plaie encore béante ou pour nous indiquer que l’histoire sait se répéter en jouant des farces tragiques aux peuples sans mémoire. 

Ce 28 juillet 2022 doit nous porter à prendre conscience que la situation sociopolitique du pays est pire que celle qui a servi de prétexte à l’occupant en 1915. Pire que celle qui nous a valu la répétition, en deux autres fois, du même acte, sous la bannière commode de l’Organisation des Nations Unies (ONU), à travers les différentes appellations ou missions : « Stabilité politique », « Soutienà la démocratie », « Maintien de la paix », « Appui à la justice » … Toute une rhétorique condescendante, débilitante, qui nous renvoie donc à nos hébétudes de dégénérés, à nos actes manqués d’oublieux, à nos faiblesses d’esprit, à nos errements, iniquités, irresponsabilités, déviances, corruptions, injustices et apatridies. Toute une rhétorique, imposée sournoisement, qui assoit la suprématie de l’idéologie impérialiste pour maintenir sa domination dans son prétendu « back yard », mais, en fait, pour piller les richesses du pays, en tout temps et en toute occasion. 

Ce retour sur des événements marquant outrageusement l’histoire politique du pays ne dit pas encore son nom ni son ultime objectif. Par contre, venu d’ailleurs, il doit bien nous rappeler la dette que nous avons envers nos Aïeux, nos enfants et nous-mêmes. Nous indiquer de prendre l’autre Direction, celle qui doit conduire vers le chemin et les chantiers des espérances concrètes. Une nouvelle orientation de l’organisation politique globale qui repose sur la bonne gouvernance, la stabilité politique, la lutte contre la corruption, la redistribution équitable des richesses, la promotion de l’égalité des chances, une redéfinition de nos rapports et relations avec nous-mêmes et avec les autres, enfin, sur la Constitution de l’État-Nation. 

N’y a-t-il plus lieu de revivre d’autres 28 juillet 1915, sous une forme ou une autre ? C’est la question à laquelle, nous, Grenadiers, Guerriers de lumière, Magistratures morales, devons répondre, mieux, trouver des réponses durables, viables, fiables, en prenant en main le destin du pays plutôt que de laisser son sort à une quelconque providence ou à de prétendus pays-amis.

Ensemble, ensemble, ensemble, jusqu’à la victoire finale.

Met men, pran desten nou an men

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