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Malheureusement ou heureusement, nous n’avons pas des groupes de citoyennes, citoyens d’une région quelconque du pays qui expriment des velléités séparatistes, indépendantistes ou bellicistes ! Par contre, au Rassemblement des Démocrates, Nationaux, Progressistes (RDNP), nous sommes interpelés par le cri de ralliement des entrepreneurs du Grand-Sud appelant à un mouvement populaire de protestation contre les exactions des gangs armés à Martissant, coupant ainsi cinq départements du reste du pays. Ils ont décidé de suspendre, à partir du 31 mai en cours, toutes activités jusqu’à ce que le gouvernement en place mette fin au règne de ténèbres de «bandits légaux fédérés», à savates et à cravate, particulièrement asphyxiant la vie régulière dans cette région. Nous craignons que ce mouvement strictement citoyen, par exaspération, s’organise, se structure, se transforme en bande armée politique, régionaliste pour faire passer ses légitimes revendications, et produise finalement un effet domino.
Il y a trop longtemps que la République de Port-au-Prince, satisfaite de la confiscation outrancière de tous les pouvoirs — politique, économique, voire social —, entraine tous les départements du pays dans la débâcle des chimères, emmerdes, calamités, horreurs, terreurs des gangs armés. Avec la complaisance, la complicité des hommes et des femmes au pouvoir. Il y a trop longtemps que les entrepreneurs de toutes les régions assistent, impuissants, à la faillite de leur commerce, à la décapitalisation, à la paupérisation de leurs clients, à l’effondrement progressif et assuré du pays. Alors que, à l’intérieur des régions, Nord, Sud, Centre, l’insécurité est plus ou moins contrôlée, vécue comme simple appendice ou corollaire obligé de ce règne de ténèbres de l’aire métropolitaine. Alors que l’étendue de ces régions renferme les ressources environnementales, minières, matérielles, humaines pouvant constituer le socle du développement réel, durable, le point de départ d’une nouvelle forme d’organisation politique globale de la société.
Au RDNP, nous souhaitons vivement que ce mouvement puisse constituer le premier pas du grand sursaut collectif que nous appelons de tous nos vœux, lequel devant constituer la force de pression des Grenadiers, Guerriers de lumière, Magistratures morales, dans l’objectif national de «Changer la vie en Haïti». Nous luttons pour que ce mouvement puisse prendre pour point d’appui l’impérieuse nécessité de décentraliser ce qu’il faut, de déconcentrer ce qui doit l’être, pour couper l’injuste, l’absurde dépendance du «pays en dehors» de cette République de Port-au-Prince, trop longtemps désuète, exsangue, mortifère, budgétivore, improductive.
Que ces Gardiens du Temple de la Patrie — citoyennes et citoyens de bonne volonté, de bonne foi, de bon commerce — puissent porter le rêve fou et généreux de transformer la Terre natale en Terre promise pour nous tous, sans distinction d’origine sociale, de sexe, de classe, de couleur, d’appartenance politique, religieuse, culturelle !
Pour nos Aïeux, pour la Patrie, pour nos enfants !
Ensemble, ensemble, ensemble, jusqu’à la victoire finale.
Met men, pran desten nou an men.
