22 novembre 2024

Des suspicions légitimes… 

Y aurait-il des liens visibles et invisibles, matériels et spirituels, cachés et ouverts entre l’instabilité politique chronique et l’exploitation débridée des richesses naturelles du pays ?

En dehors des périodes de dictature, ouvertement déclarée, appliquée, l’histoire du pays est donc marquée par l’instabilité politique : valse entre Monarchie et République, division du territoire, successions de gouvernements provisoires, radicalité de l’opposition politique, prédominance de bandes régionales armées montant à l’assaut de la République, coups d’État militaires, occupations étrangères du territoire national, élections truquées et contrôlées par l’étranger. Ainsi, il en résulte l’asphyxie de l’économie, une dégradation accélérée de la vie sociale, la mauvaise gouvernance, la corruption, la déprédation des biens de l’État… Et aujourd’hui, la partition totale du territoire par des gangs armés, «bandits légaux fédérés à savates et à cravate» établissant leur règne de ténèbres sur le pays.

Il en résulte que le pays n’est pas dirigé par des patriotes soucieux de la protection de la vie et des biens des citoyennes et citoyens, de la préservation, de l’exploitation rationnelle des ressources naturelles, de la conservation du patrimoine matériel et immatériel, de la répartition équitable des richesses nationales, bref, du contrôle effectif du territoire national.

Il y a des liens étroits entre la mauvaise gouvernance, la faiblesse des institutions de l’État et la persistance d’une rumeur sur une prétendue exploitation des richesses maritimes et du sous-sol de la Grand’Anse par des soldats d’une puissance étrangère. En dépit de la sensibilité du sujet, de l’acuité de la question, cette rumeur ne fait l’objet d’aucune note formelle, officielle de l’actuel gouvernement puisqu’il n’a de compte à rendre à personne. Par contre, elle fait son bonhomme de chemin à travers les réseaux sociaux et même l’objet de commentaires circonstanciés d’experts haïtiens sur les potentiels miniers non exploités du pays, par injonction de cette puissance étrangère soupçonnée, influente dans la vie politique d’Haïti.

Il est certain que le pays ne dispose pas de la technologie nécessaire pour exploiter ses ressources minières. Tout aussi certain que l’expérience passée d’exploitation de la bauxite à Paillant/Miragoâne et celle du cuivre à Mémé/Terre-Neuve n’ont pas servi aux intérêts nationaux, par exemple. Certain que des informations, non infirmées ni confirmées, voire, assumées par l’État haïtien, laissent bien croire que le pays dispose de ressources naturelles inestimables. Ce qui peut conforter les suspicions de la population sur tout mouvement injustifié, sur toute présence inopportune dans les eaux maritimes ou sur le sol national. Ce qui permet d’établir des liens étroits entre le règne des ténèbres de «bandits légaux fédérés» et une prétendue action de piraterie de pécheurs étrangers en eaux troubles.

Grenadiers, Guerriers de lumière, Magistratures morales, aucune suprématie, ni aucune réalité géopolitique, ni aucune mondialisation ne peuvent justifier l’abdication de votre détermination, de votre volonté de transformer votre Terre natale en Terre promise pour tous.

Ensemble, ensemble, ensemble, jusqu’à la victoire finale.

Met men, pran desten nou an men.

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Isaac Léo

La rédaction

Journaliste, Diplomate

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