18 septembre 2024

Chronique : L’Enfer des Déplacements en Haïti – De Port-au-Prince au Grand Sud

Ville des Cayes / Premier Niveau

Voyager en Haïti, particulièrement de la capitale Port-au-Prince vers le Grand Sud, est devenu un véritable calvaire. Entre les blocages de routes par les gangs armés et les défis du transport aérien, le simple acte de se déplacer devient une épreuve de force quotidienne.

La route nationale, qui devrait être la voie de communication principale vers les départements du Sud-Est, des Nippes, du Sud et de la Grande-Anse, est souvent fermée par des bandits armés. Les voyageurs se retrouvent alors contraints de chercher des alternatives, souvent périlleuses. Les itinéraires non construits, comme ceux qui passent par Kenscoff, sont en mauvais état et impraticables. Ceux qui osent s’y aventurer doivent affronter des conditions dangereuses, y compris des risques de banditisme accrus.

Les routes secondaires, notamment celles qui traversent Martissant et Carrefour, sont également des zones à haut risque. Pour éviter ces dangers, certains choisissent de prendre un bateau, bien que cette option ne soit pas sans défis. Le trajet maritime, souvent long et incertain, oblige les voyageurs à effectuer des détours considérables avant de reprendre la route pour leur destination finale.

Le transport aérien, censé être une alternative rapide, n’échappe pas à la crise. Avec une seule compagnie aérienne contrôlant le marché, les tarifs sont exorbitants, bien au-delà du salaire mensuel moyen d’un professionnel haïtien. Les passagers doivent aussi faire face à des changements incessants d’horaires et de dates de vol, souvent sans préavis. Cette instabilité les oblige parfois à passer des heures en attente ou à faire des escales imprévues, ajoutant encore plus de frustration.

Un exemple frappant de cette situation est le voyage vers Les Cayes. Prévu initialement pour le matin, un vol a été déplacé à 11 heures, puis annulé sans explication. Après des protestations, les passagers ont été reroutés vers un vol à 16 heures, les laissant attendre toute la journée. Pire encore, ceux qui devaient se rendre à Léogane, Petit-Goâve ou Miragoâne ont dû d’abord voyager jusqu’à Les Cayes avant de revenir en route, rallongeant leur voyage de plusieurs heures.

Cette situation expose les défis énormes auxquels sont confrontés les Haïtiens pour se déplacer. La sécurisation des routes et la régulation du transport aérien sont urgentes pour atténuer ces souffrances et permettre des déplacements plus fluides et sécurisés. En attendant, le voyage en Haïti restera un parcours du combattant pour beaucoup.

Visiter le département du sud, à travers une série de 10 articles en format chronique sur les productions agricole, la culture, les festivités et tant d’autres. Cette série est supporter par Reporters Sans Frontières.

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