4 octobre 2024

Burkina Faso: Les coupables de l’assassinat de Thomas Sankara condamnés à 50 millions de FCFA de dommages

Ce mardi 10 mai 2022, le tribunal militaire de Ouagadougou a condamné les coupables de l’assassinat en 1987 du capitaine Thomas Sankara et de ses douze compagnons à payer un (01) franc symbolique à la famille de Sankara comme l’avaient demandé ses avocats, pour le “préjudice moral” marquant la fin d’un feuilleton judiciaire qui a débuté le 11 octobre 2021.

Lors de cette audience sur les intérêts civils dans le procès de l’assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons, le tribunal a rejeté la requête sur la délivrance d’un certificat de décès en bonne forme et la restitution des affaires Sankara, comme souhaité par la famille.

En effet, le tribunal a condamné les accusés à payer des sommes allant de 2 millions à 50 millions de FCFA (3 207 dollars à 80 192 dollars) aux familles des douze autres victimes. L’État burkinabè n’a pas été reconnu civilement responsable par le tribunal, mais il est appelé en garantie à l’éventuelle inexécution du verdict prononcé.

L’ancien président burkinabè Blaise Compaoré, son bras droit, le général Gilbert Dienderé et Hyacinthe Kafando considéré comme l’exécutant ont été condamnés le 6 avril dernier, à la prison à vie dans ce procès. Huit autres accusés ont été condamnés à des peines allant de trois à vingt ans de prison tandis que trois accusés ont été acquittés.
Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara, tombait sous les balles d’un commando lors d’un coup d’Etat à l’issue duquel son ami et conseiller principal et numéro deux du régime, le capitaine Blaise Compaoré prend le pouvoir.

Compaoré a été à son tour chassé du pouvoir par un soulèvement populaire fin octobre 2014, après 27 années de règne, alors qu’il voulait modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat. Il s’est ensuite exilé en Côte d’Ivoire qui lui a offert la nationalité. Le ministre burkinabè en charge de la Justice, Barthélémy Kéré, a prévenu que le Burkina Faso “prendra ses responsabilités s’il y a lieu”, en ce qui concerne la procédure d’extradition de Compaoré.

Le premier procès de l’assassinat de Sankara n’a pas touché le volet international du dossier. La responsabilité de certaines capitales africaines et puissances occidentales dans cet assassinat, notamment la France, a été évoquée mais à ce jour, il n’existe pas de preuves d’une telle implication. Le collectif des avocats de la famille Sankara avait déjà prévenu qu’il comptait s’attaquer maintenant au volet international de ce dossier, notamment au plan des complicités internationales.

Christian Poinvil

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