Après avoir lancé une pétition qui a recueilli 110 000 signatures en moins d’unesemaine, Bishop Gregory Toussaint a lancé une marche qui a recueilli plus de 50000 inscriptions dans ce même laps de temps.
Après avoir lancé une pétition qui a recueilli 110 000 signatures en moins d’une
semaine, Bishop Gregory Toussaint a lancé une marche qui a recueilli plus de 50
000 inscriptions dans ce même laps de temps.
La pétition «Souf Pou Ayiti » a atteint son objectif en l’espace de quelques jours. Les
organisateurs pensaient qu’elle prendrait 40 jours pour obtenir 100 000 signatures, mais c’était
sans compter l’engouement suscité par cette initiative qui a eu un fort soutien en Haïti et dans la
diaspora haïtienne. Résultat: jusqu’à date, plus de 113 000 personnes ont déjà signé.
Pour capitaliser sur cette dynamique, Bishop Gregory Toussaint a proposé l’organisation d’une
grande marche pour mobiliser les Haïtiens du monde entier sur la situation d’Haïti. «En fait,
indique le pasteur titulaire du Tabernacle de Gloire, j’ai reçu des directives de la part de Dieu
pour une telle initiative, et plusieurs autres personnes me l’ont confirmé».
Cette marche, qui aura une ampleur internationale, aura plusieurs objectifs, selon Bishop
Toussaint.
Le premier objectif, indique-t-il, est d’inciter les citoyens ordinaires, les Amos, comme il les
appelle en référence au prophète juif de la Bible, à prendre leur responsabilité dans la vie de la
nation haïtienne.
«Ce sont les citoyens ordinaires qui d’habitude apportent les changements, pas les élites qui,
eux, préfèrent le statu quo. Le Mouvement des droits civiques aux USA a commencé par Rosa Parks, une couturière, une chrétienne», explique Gregory Toussaint.
«Après l’arrestation de Parks, poursuit-il, les pasteurs américains se sont soulevés et c’est ainsi
que le mouvement des droits civiques allait commencer avec l’église. Quand l’église combine la
prière avec des actions, rien ne peut lui résister. L’église a été le fer de lance pour briser le
système de ségrégation aux USA. Je crois que ce que l’église américaine a fait aux USA, l’église
haïtienne peut le faire en Haïti».
Le second objectif de la marche est de communiquer un message à la communauté
internationale. «Le message est que nous sommes concernés par ce qui se passe en Haïti et que
nous voulons faire partie de la solution», déclare le PDG de Radio Shekinah.
Il a poursuivi en soulignant le rôle que la diaspora peut jouer notamment quand il s’agit
d’exercer la pression sur la communauté internationale.
«Haïti ne peut pas faire pression sur les Etats-Unis, le Canada et la France, mais la diaspora
haïtienne le peut. Par exemple, aux USA, une grande partie de la diaspora haïtienne peut voter
dans les élections américaines. Il y aura des élections en 2024. C’est le bon moment pour
demander aux autorités américaines de mieux traiter Haïti car notre vote peut être décisif dans leurs élections».
Troisièmement, la marche du 9 juillet vise à demander à identifier ceux qui financent les gangs
en Haïti et à les pénaliser à travers le projet de loi S.396 du Sénat et le projet de loi HR 1684 de
la Chambre des représentants, intitulé “Haiti Criminal Collusion Transparency Act of 2023”.
La marche appellera enfin au maintien du programme humanitaire de migration conditionnelle
(Humanitarian Parole). Rappelons que ce programme est remis en cause par plusieurs États
américains qui ont intenté une action en justice contre l’administration Biden, affirmant que le
processus de migration conditionnelle est illégal.
Un procès était précédemment prévu pour le 13 juin 2023 pour déterminer le sort du «
Humanitarian Parole ». Cependant une nouvelle date, le 24 août 2023, a été proposée pour ledit
procès en attendant d’être confirmée par une décision judiciaire.
«La situation en Haïti est comparable à celle de l’Ukraine, donc si le programme est maintenu
pour l’Ukraine, il ne fait aucun sens qu’il s’arrête pour Haïti», a souligné Pasteur Toussaint.
À ce jour, selon l’ambassade américaine en Haïti, 39 000 Haïtiens ont été examinés et
approuvés pour voyager dans le cadre du programme depuis le 5 janvier jusqu’à la fin du mois
d’avril. Les organisateurs de la marche soutiennent que maintenir ce programme permettra de
sauver des vies en offrant une voie légale et sûre aux Haïtiens cherchant refuge aux États-Unis.
Cette marche internationale se déroulera dans au moins plusieurs pays (Haïti, USA, Canada,
République Dominicaine, Chili, France) et de nombreuses villes du monde (Miami, Orlando,
Boston, New York, Atlanta, Philadelphie, New Jersey, Montréal, Paris, Santo-Domingo,
Santiago) pour témoigner de l’engagement de la communauté haïtienne mondiale à trouver une
issue à la crise.
«Le jour de l’événement, qui sera un dimanche, nous allons marcher dans les rues après le
service dominical avec des chaussures de sport», annonce Pasteur Toussaint.
«Aux USA, poursuit-il, on marchera dans tous les États américains, principalement la Floride,
New York, New Jersey, Massachusetts, où se trouve une forte population haïtienne. Pour les
endroits où la population est moins importante, on leur demandera de se tenir devant un
bâtiment gouvernemental. On marchera dans des villes comme Miami, Orlando, New York,
Philadelphie, Paris, Montréal, Santo-Domingo, etc».
En Haïti, la marche se tiendra à Port-au-Prince, la capitale, à Grand-Goâve, Cap-Haïtien,
Léogâne, Petit-Goâve, Jérémie, Les Cayes, Hinche, Jacmel, Gonaïves, Miragoâne, Mirebalais,
Fort-Liberté et Saint-Marc.
Aussi, plus de 180 pasteurs d’Haïti et de la diaspora se joindront à cette initiative. Parmi lesquels
on peut citer: Samuel Robuste (Jacksonville), Eddy Gervais (Miami), Max Moïse Sauld (Haïti),
Samuel Nicolas (New York), Phil Mercidieu (Fort Myers), Wilner Cayo (Canada), Wilner
Prudent (Miami), Mullery Jean-Pierre (New York), Carlos Pierre (Miami), Malory Laurent (New
York), Daniel Chery (Montréal), Caleb Barthélus (Montréal), Emmanuel Dessalines (Montréal),
André Muscadin (Haïti), Delly Benson (Haïti).
En tout, 200 organisations, 350 pasteurs et 50 000 personnes se sont engagés à participer à la
marche.
Pour rappel, le ministère Shekinah avait lancé la pétition « Souf pou Ayiti » le 2 juin dernier,
préoccupé par la nouvelle conjoncture haïtienne qui force les citoyens haïtiens à laisser leur
quartier voire leur pays. Depuis juillet 2021, la situation en Haïti s’est détériorée, marquée par
une augmentation des enlèvements, des agressions, des violences sexuelles et des extorsions
perpétrées par des gangs criminels, au point où les Nations unies ont comparé le niveau
d’insécurité du pays à celui d’une zone en guerre.
La pétition « Souf pou Ayiti » avait été accueillie avec un grand enthousiasme par les Haïtiens de
partout. Elle visait à aider les compatriotes en Haïti et ceux qui sont récemment entrés aux
Etats-Unis par le biais du « Humanitarian Parole », soit le programme humanitaire de
migration conditionnelle, lancé en janvier dernier par le président Joe Biden.
La marche se déroulera durant l’événement «40 Jours de Jeûne» organisé par le ministère
Shekinah dirigé par Bishop Gregory Toussaint.
Gregory Toussaint, PDG, entrepreneur, philanthrope, auteur de best-sellers et orateur
haïtiano-américain, est le pasteur titulaire de Tabernacle de Gloire. Cette église, composée de 47 campus, compte 25 000 membres actifs locaux et 50 000 membres en ligne. En tant que PDG et fondateur de Shekinah.fm, Gregory a accumulé plus de 4 millions d’abonnés sur les médias
sociaux et compte en moyenne 4 millions de vues par semaine. Ses émissions de radio touchent plus de 5 millions de foyers en Haïti. Son émission de télévision, “Bishop G Live”, diffusée sur des réseaux en Amérique, en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, touche un nombre impressionnant de 500 millions de foyers dans le monde. Parlant couramment l’anglais, le français, l’espagnol et le créole haïtien, Gregory est diplômé en affaires (BS), en droit (LL.M) et en théologie (Th.M., D.E.A). Il est marié depuis 20 ans et a deux fils. Il réside avec sa famille à Miami, en Floride.
Jonel Juste