30 mai 2025

Attaques ciblées contre Smith Augustin : une tentative de boycott des efforts pour endiguer la crise sécuritaire ?

Principal instigateur et participant actif au symposium de l’OEA sur la situation sécuritaire en Haïti, le Conseiller-Président Smith Augustin est l’objet d’attaques virulentes ces dernières semaines. Dans ce contexte où une fois pour toute la rationalité doit prendre le haut-parleur, ne devrait-on pas questionner le timing de ces accusations infondées ?

Le symposium répond à quelle nécessité ?

La situation sécuritaire en Haïti est devenue alarmante. Une bonne partie de Port-au-Prince et des zones avoisinantes échappent au contrôle de l’Etat. Les gangs criminels, récemment classés terroristes par les Etats-Unis d’Amérique, font leur loi. Ils violent, pillent et tuent également dans les départements de l’Artibonite et du Centre. Cette situation paralyse le fonctionnement normal du pays. Les principaux axes routiers reliant la capitale et les autres départements ainsi que l’aéroport international Toussaint Louverture sont restés bloqués. L’Etat est à genoux. L’économie du pays en lambeaux. Les criminels n’épargnent ni enfant, ni vieillard, ni école ni hôpital. Ces réalités condamnent la population à subir une crise humanitaire aiguë et ont entraîné le déplacement de plus d’un millions de ses membres à l’intérieur du pays. À l’échelle nationale, comme au niveau international, la situation sécuritaire d’Haïti préoccupe les esprits et reste l’objet de réflexions permanentes d’acteurs et d’analystes en quête d’une meilleure compréhension et de solutions.

Mais la réponse à donner, pour être efficace, durable, doit être formulée à partir d’un diagnostic sérieux, prenant en compte les causes profondes du phénomène. Penser à aborder le sujet dans sa complexité est le premier pas pour prétendre apporter une solution holistique. Et considérant que le problème de l’insécurité dépasse les frontières d’Haïti, l’idée d’organiser un congrès réunissant des autorités haïtiennes et des responsables de l’Organisation des Etats américains (OEA), entourés de spécialistes pour trouver des solutions, ne souffre d’aucune entorse. C’est en ce sens que les démarches de S.E.M. Smith Augustin auprès de l’OEA se sont avérées nécessaires et louables. La tenue de ce congrès répond à l’urgence d’aboutir à une compréhension et des axes d’actions partagés avec les Etats de la région.

A quoi s’attendre après le symposium ?

Cette activité suit la tendance qui se développe dans la région autour du dossier d’Haïti. La Communauté des Caraïbes (CARICOM) devrait perdre son influence en faveur de l’organisation des Etats américains (OEA). La réalisation du symposium est donc une anticipation intelligente de M. Augustin qui voulait mieux positionner Haïti dans cette nouvelle dynamique. Selon les premières informations, des rencontres bilatérales pour faire avancer le dossier d’Haïti auprès des pays amis souhaitant apporter leur soutien devraient être réalisées dans les semaines à venir. Au niveau de l’OEA, le principe d’appuyer la police nationale (PNH) et les forces armées (FAD’H) est arrêté et, sous le leadership du nouveau Secrétaire général, le Diplomate Albert Ramdin, le dossier d’Haïti sera mis en débat pour l’adoption d’éventuelles résolutions lors de la prochaine réunion de l’Assemblée générale qui représente l’organe suprême de l’organisation.

Pourquoi le Conseiller-Président Augustin est-il l’objet d’attaques politiques depuis quelques semaines ?

Depuis l’annonce de la planification et de sa volonté de réaliser un symposium sur la sécurité en Haïti, une série d’attaques politiques ciblent le Conseiller-Président Augustin à travers des canaux se faisant passer pour des « médias » qui pourtant ne jouissent d’aucune crédibilité. Des affirmations sans fondement sont relayées par un réseau d’imposteurs s’autoproclamant journalistes et prenant en otage l’espace médiatique. Si la liberté de la presse reste l’un des piliers de tout système démocratique pour garantir la transparence et une bonne gestion de la chose publique, ce que tentent de faire tant bien que mal plusieurs voix autorisées, l’utilisation méchante, voire malsaine, de ce droit à des fins politiques représente une menace grave pour la société comme une épée de Damoclès.

Le pullulement de médias avec une production médiocre, ne respectant aucune norme journalistique et échappant aux institutions de contrôle ne représente pas une avancée mais un recul dans l’effort de construire une société libre, où les droits fondamentaux de tous sont respectés. La facilité qu’offrent les réseaux sociaux pour la mise en ligne d’un média ne sert pas toujours la démocratie, l’intérêt général et la société. Certains sont des outils entre les mains de politiciens véreux et de groupes criminels profitant de la faiblesse des institutions et de la légitime colère de la population pour propager des contre-vérités, influencer l’opinion afin de mettre en œuvre leur plan macabre. Leur démarche consiste à décrédibiliser leur cible en fomentant des histoires de toutes pièces pour ensuite s’en prendre physiquement à sa personne. A leurs yeux, ces pratiques criminelles n’ont pas encore causé suffisamment de tort à la société, à la grande famille haïtienne.

Il devient légitime de se demander pourquoi des « médias » profitent de leur canal pour s’attaquer au Conseiller-Président Augustin et à ses proches pile au moment où son combat contre l’insécurité prend une autre dimension et qu’Haïti est sur la voie d’obtenir un soutien de l’OEA qui veut s’aligner avec les nouvelles politiques de l’administration Trump envers le pays? Étant des leviers aux mains de politiciens malhonnêtes et des gangs, ces médias sont utilisés pour salir, médire, détruire, dès qu’on refuse de satisfaire les exigences de leurs patrons criminels ou céder à leurs chantages.

Il est venu le temps de stopper ces dérives. Le journalisme doit être encadré, protégé. L’espace médiatique ne doit être utilisé à des fins criminelles. Les responsables de médias traditionnels ainsi que ceux évoluant en ligne, travaillant avec professionnalisme, qui connaissent l’importance et la noblesse du métier aussi bien que les risques liés à son exercice doivent s’ériger en rempart aux côtés des institutions de contrôle pour enrayer ce déferlement de haine et de violence afin de sauver notre fragile démocratie. Cela répond à une responsabilité morale, politique et historique.

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Isaac Léo

La rédaction

Journaliste, Diplomate

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