19 septembre 2024

Anatoli Tchoubaïs, conseiller de Poutine et figure libérale, fait défection

Chargé du climat, cet ancien vice-premier ministre a quitté le pays après avoir mis en garde contre les dangers d’une « nostalgie impériale ».

Repéré à Istanbul (Turquie), Anatoli Tchoubaïs a été photographié avec casquette sur le crâne, devant un distributeur de billets de la mégapole turque. Le responsable russe a-t-il, comme des dizaines de milliers de ses concitoyens ayant fui la Russie, des problèmes de liquidités, liées au blocage des cartes Visa et Mastercard russes à l’étranger ?

Le départ de cette personnalité emblématique des années 1990 et 2000 a été annoncé, mercredi 23 mars, par l’agence Bloomberg, puis confirmé officiellement. Avant de quitter le pays avec sa femme, peut-être provisoirement, M. Tchoubaïs, 66 ans, avait indiqué démissionner de son poste de représentant spécial du président auprès des organisations internationales, chargé en particulier du climat.

L’envergure d’Anatoli Tchoubaïs dépasse ce titre qu’il portait depuis 2020. Cet ancien vice-premier ministre est l’un des hommes politiques les plus importants des années 1990, et son nom reste associé aux privatisations massives et à la « thérapie de choc » qu’a connues la Russie durant cette période. C’est aussi lui qui a fait venir Vladimir Poutine à Moscou, au milieu des années 1990, avant de superviser la transition entre Boris Eltsine et ce dernier, à la fin de la décennie.
Anatoli Tchoubaïs a ensuite fait preuve d’une loyauté complète envers le nouveau président, mettant son image de libéral bon teint à son service. Il a notamment dirigé des grands groupes publics dans le secteur de l’énergie et des technologies. Comme tous les membres de l’élite libérale, son influence au Kremlin s’était progressivement estompée.

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