Depuis leur arrivée au pouvoir en août, ceux-ci ont progressivement resserré leur emprise sur le pays, dispersant par la force plusieurs manifestations de femmes et détenant brièvement des journalistes. Le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, a justifié sur Twitter l’arrestation de Faizullah Jalal par des publications sur les réseaux sociaux dans lesquelles il “essayait de monter les gens contre le système”.
“Il a été arrêté pour éviter que d’autres ne fassent des commentaires insensés similaires, sous prétexte d’être professeur ou universitaire”, a-t-il poursuivi, publiant des captures d’écran des posts incriminés. Par contre, la fille de Faizullah Jalal, Hasina, étudiante à l’université Georgetown de Washington, a toutefois assuré que ces publications venaient d’un faux compte, que la famille a essayé de faire fermer à plusieurs reprises ces dernières semaines.
“Les talibans utilisent juste ces posts comme excuse pour faire taire une voix forte à travers le pays”, a-t-elle déclaré par téléphone à l’AFP, ajoutant n’avoir eu aucun contact avec son père depuis son arrestation. “Nous sommes très inquiets pour sa santé et sa sécurité”, a-t-elle ajouté.
Professeur de droit et de science politique à l’université de Kaboul, Faizullah Jalal s’est construit une réputation de féroce critique des dirigeants afghans à travers les années. Il a été emprisonné dans les années 1980 après l’invasion du pays par l’Union soviétique et fut arrêté plusieurs fois durant le premier règne des talibans, entre 1996 et 2001, selon Hasina Jalal.