Ce mercredi 23 mars 2022,
les talibans ont ordonné la fermeture des colleges et lycées pour les filles en Afghanistan, quelques heures seulement après leur réouverture, a confirmé un responsable taliban. Une volte-face qui a provoqué la confusion et la déception des élèves.
Entre temps, le ministère de l’Éducation n’a fourni aucune explication claire, alors même que les responsables ont organisé une cérémonie dans la capitale pour marquer le début de la nouvelle année scolaire. Selon une source talibane interrogée par l’AFP, la décision serait survenue après une réunion mardi soir de hauts responsables, dans la ville de Kandahar (Sud), berceau et centre de pouvoir de fait du mouvement islamiste fondamentaliste.
La date de ce mercredi 23 mars pour le retour des filles dans le secondaire avait été annoncée des semaines plus tôt par le ministère de l’Education, son porte-parole soulignant que les talibans avaient la “responsabilité de fournir une éducation et des structures éducatives” aux élèves. Les talibans avaient insisté sur le fait de vouloir prendre le temps afin de s’assurer que les filles âgées de 12 à 19 ans seraient bien séparées des garçons — même si cette séparation existe déjà dans la plupart des écoles — et que les établissements fonctionneraient selon les principes islamiques.
À Kaboul, au lycée Zarghona, des filles dépitées ont refermé leurs livres et repris leurs sacs, en larmes, après l’interruption des cours par les enseignantes. “J’ai vu mes élèves pleurer et hésiter à quitter le cours. C’est très douloureux de voir vos élèves pleurer”, se désolait auprès d’un journaliste l’AFP Palwasha, enseignante à l’école de filles Omara Khan, également dans la capitale. La Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Michelle Bachelet, a dit, dans un communiqué, “partager la profonde frustration et la déception des lycéennes et des étudiantes afghanes”.
Christian P.