Ils sont plus de 3 à 4 000 migrants campés dans le froid, près des clôtures de barbelés et des milliers d’autres encouragés par les autorités biélorusses convergent vers la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Ils s’attaquent au grillage à l’aide de pelles ou de pinces coupantes. Le lundi 8 novembre 2021, Varsovie assure avoir empêché une première tentative de franchissement massif. Cependant, la Pologne accuse même les hommes d’Alexandre Loukachenko de tirer dans la foule pour créer panique et chaos.
En revanche, des milliers de soldats et de policiers polonais, anti-émeutes ont été positionnés dans la zone, sous état d’urgence depuis deux mois. Les demandeurs d’asile qui arrivent à passer sont souvent battus, maltraités et aussitôt renvoyés côté biélorusse. Au moins dix personnes sont mortes sur la frontière depuis cet été. Si la Biélorussie encourage l’entrée illégale des étrangers chez son voisin polonais, c’est pour faire payer à l’Union européenne toutes les sanctions qui ont été prises contre son régime dictatorial, sa répression brutale de l’opposition, ses violations répétées des droits de l’homme.
Pour rappel, depuis la présidentielle frauduleuse de l’été 2020 en Biélorussie, confisquée par Alexandre Loukachenko, les relations entre Minsk et Bruxelles n’ont fait que se détériorer. Et le dirigeant (soutenu par Moscou) n’a pas eu à chercher bien loin pour trouver un moyen de pression : jouer sur la crise migratoire, réveiller le spectre de l’année 2015 qui a tant divisé les Européens. Les autorités biélorusses sont même soupçonnées de faire venir des demandeurs d’asile directement en avion, depuis l’Irak notamment, avant de les conduire à la frontière polonaise.