En 2021, la grande majorité des migrants qui ont essayé de franchir la dangereuse forêt Darien sont haïtiens ou cubains. Depuis début 2021, plus de 90.000 migrants au total ont traversé le Darien, selon les derniers chiffres du Service panaméen des migrations . Ce total de migrants équivaut à la totalité des cinq années précédentes.
Entre la Colombie et le Panama en 2021, 19 000 enfants traversent -parfois sans être accompagnés de parents cette zone qui est pourtant l’un « des endroits les plus dangereux au monde pour les migrants qui tentent de rejoindre l’Amérique du Nord », selon le constat de l’agence onusienne Unicef (Fonds des Nations-unies pour l’Enfance) qui met en lumière ces chiffres historiques.
« Le nombre d’enfants migrants qui ont traversé à pied le “bouchon” du Darien a atteint un niveau historique », a indiqué lundi dernier le Fonds des Nations Unies pour l’enfance dans un rapport qui précise que la moitié de ces enfants ont moins de cinq ans.
Darien, forêt dense qui relie l’Amérique du Sud à l’Amérique centrale est l’ un des endroits les plus dangereux pour les migrants qui tentent de rejoindre l’Amérique du Nord », rappelle l’Unicef.
Le Darien, étalé sur 575.000 hectares de superficie et 266 km de long , est devenu une zone de passage pour les clandestins qui tentent de gagner les Etats-Unis. La traversée de cette jungle montagneuse infestée de serpents, parsemée de ravins et où sévissent des gangs criminels, dure deux à trois jours: L’enfer qui les separe du Paradis américain ou ils veulent vivre à tout prix.
L’Unicef deconseille de franchir cette zone avec des enfants qui sont souvent attends de diarrhées, de maladies respiratoires, de déshydratation.
“Ces militants font face, dans la profondeur de la jungle aux viols et vols, victimes de traite, d’animaux savages, et d’absence d’eau potable” selon les déclarations de la directrice de l’Unicef pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Jean Gough.
Dans certains temoignages, des migrants affirment être régulièrement violés et pillés dans cette jungle.
Si ces migrants, en majorité des Haïtiens, tentent le tout pour le tout en franchissant l’infranchissable jungle noire de Darien, c’est qu’ils courrent vers un bien être plus élevé que celui retrouvé au Brésil ou au Chili (d’ où ils viennent majoritairement) ; mais aussi qu’ils considèrent que la terre la plus dangereuse n’ est rien comparé aux dangers de leurs pays, Haïti. Tout cela sous le regard impuissant des autorités haïtiennes.