300 femmes ont fait irruption dans une université de Kaboul le 11 septembre 2021 dans la matinée pour apporter leur soutien au régime taliban. Vêtues pour la majorité de niqabs noirs couvrant la totalité de leur visage à l’exception des yeux, elles ont brandi les drapeaux des nouveaux maîtres de l’Afghanistan en écoutant les oratrices venues défendre les mesures du nouveau régime.
Une poignée d’entre elles avaient revêtu la burqa, un voile intégral doté d’une grille au niveau des yeux dont le port était obligatoire sous le premier régime taliban (1996-2001) et de nombreuses femmes portaient des gants noirs.
“Les femmes sont en sécurité. Nous soutenons de toutes nos forces notre gouvernement” déclare une manifestante
Dans l’amphithéâtre de l’université Shaheed Rabbani samedi, les oratrices qui se sont succédées sur l’estrade ont tancé les femmes descendues dans les rues ces derniers jours dans le pays pour réclamer le respect de leurs droits. Elles ont également défendu le nouvel exécutif qui a interdit les manifestations, sauf autorisation donnée par le ministère de la Justice.
“Nous sommes contre ces femmes qui manifestent dans les rues en prétendant qu’elles sont représentatives des femmes afghanes”, a dénoncé la première intervenante. “Est-ce que la liberté, c’est d’aimer l’ancien gouvernement ? Non, ce n’est pas ça la liberté”, a-t-elle ajouté. “Le gouvernement sortant abusait des femmes. Les femmes étaient recrutées uniquement pour leur beauté”.
Une autre étudiante, Shabana Omari, a affirmé être d’accord avec la politique des talibans selon laquelle les femmes devraient toutes porter un voile. “Celles qui ne portent pas le hijab nous font du mal, à nous toutes”, a-t-elle estimé, en référence au voile islamique. Pour une autre oratrice, Somaiya, les choses ont changé, en bien, depuis le retour des talibans. “Nous ne verrons plus de bihijabi (personnes ne portant pas de foulard)”, a-t-elle déclaré. “Les femmes sont en sécurité. Nous soutenons de toutes nos forces notre gouvernement”.
Plus de trois semaines après avoir pris le pouvoir, les talibans ont dévoilé cette semaine la composition de leur gouvernement provisoire, mais leur politique comporte encore de nombreuses zones d’ombre. Le nouveau régime a indiqué que les femmes seraient autorisées à travailler “conformément aux principes de l’islam”, sans donner plus de précisions. Cette opération, relayée également sur le compte Twitter de “l’émirat islamique d’Afghanistan”, intervient dans un contexte des plus troubles concernant l’avenir des femmes dans le pays, et notamment celui de celles qui ont choisi de poursuivre leurs études.