Tremblement de terre, tempête, de terrain, sécheresse, insécurité, troubles socio-politiques, accidents de circulation, kidnapping, assassinat… les catastrophes, qu’elles soient naturelles ou résultant de mauvaises gouvernances, laissent généralement des séquelles psychologiques chez les victimes et les proches. De telles situations peuvent avoir d’impacts directs sur la vie nationale.
Des impacts psychologiques sont surtout à considérer à de telles occasions. Toutes les personnes ne réagissent pas forcément de la même façon suite à ces tragédies. Ce phénomène est lié directement à la personnalité de l’individu, mais il sera plus ou moins important selon l’implication personnelle de ce dernier lors de la catastrophe.
Si le séisme dévastateur qui a frappé les départements : Sud-Nippes et Grand-Anse a déjà fait plus de 2000 personnes, plus de d’une 10,000 blessés sans oublier des dégâts majeurs sur des infrastructures de base : (Routes, édifices publics, Hôtels, Eglises, Ecoles, etc.), le pire n’est pas à écarter si l’on tient compte de la manière dont les autorités ont appréhendé le sujet.
Conscient de la précarité du domaine de la santé en Haïti et plus précisément le manque de dispositifs sur la prise en charge de la santé mentale par le Ministère de la Sante Publique et de la Population (MSPP), tout porte à croire que les impacts post-catastrophe du séisme du 14 Aout dernier seront d’une gravité énorme dans une perspective de développement durable.
La santé mentale n’est qu’un vain concept de la santé publique en Haïti depuis plusieurs décennies. Depuis les années soixante-dix, la « la psychiatrie ne fait plus partie des problèmes en Haïti et voire une priorité. »
En janvier 2010, nous avons été envahis par une faune bigarrée de pseudos spécialistes en santé mentale et pour quel résultat ? Dans la foulée et sans vérification, personne n’est en mesure de signifier leurs qualificatifs. Etaient-ils des médecins ? Des psychiatres, des travailleurs sociaux ou des psychologues professionnels ? Personne ne sait.
Nous voilà en 20121, onze ans après avec une catastrophe quasi identique pour une meilleure appréhension des faits. Des résultantes de:
– stress aigu, forte colère, l’insomnie, troubles de personnalité, peur … pour les adultes.
– Désir d’isolement, de la peur, de l’anxiété, choc post-traumatique, régression… pour les enfants.
– Difficultés à : rassembler leurs idées, vivre la perte de leurs biens ou de leurs souvenirs matériels, se rétablir économiquement, accepter les hébergements temporaires, contrôler leurs anxiété et à retrouver un état de santé physique et mentale comparable à celui qu’elles avaient avant pour les personnes âgées.
Et voilà un ensemble de comportement à prendre en charge suites à des catastrophes naturelles. Ainsi, par-delà même les désirs de porter assistance aux personnes touchées, il faut d’abord penser à apporter du soutien moral. Bien que les urgences exigent des matériels orthopédiques, en parallèle, nous devons songer à apporter une assistance psychologique aux victimes et aux témoins de la catastrophe.