21 novembre 2024

Le coordinateur de la plateforme RED, Rénald Lubérice, dénonce une manipulation politique et dévoile les failles du rapport de l’ULCC

Rénald Lubérice, coordinateur du parti RED, a fermement critiqué le rapport émis par l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) concernant l’enquête sur les cartes de crédit émises pour trois conseillers présidentiels accusés de corruption. Selon lui, ce rapport est lié à un incident diplomatique entre le Comité Permanent de Transition (CPT) et la ministre des Affaires étrangères, qui avait refusé de répondre à une convocation pour expliquer sa participation à la 79e Assemblée des Nations Unies. Le CPT, irrité par ce comportement, se préparait déjà à réagir.

M. Lubérice a relevé huit failles majeures dans le rapport, notamment des incohérences dans la chronologie des événements. Il a souligné qu’associer une carte de crédit à un pot-de-vin est absurde, car une carte de crédit représente un passif, une dette à rembourser, et non un avantage financier.

En l’absence de preuves concrètes fournies par l’ULCC concernant la corruption des trois conseillers, M. Lubérice a critiqué l’institution pour s’être basée uniquement sur les déclarations de Raoul Pierre Louis, ancien président du conseil d’administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC). L’ULCC a enquêté sur l’émission des cartes de crédit aux conseillers, aboutissant à deux conclusions que M. Lubérice juge « fatales » : d’une part, l’ULCC a affirmé que ces cartes représentaient des pots-de-vin, et d’autre part, elle a implicitement jugé les conseillers coupables, ce qui dépasse ses prérogatives légales. Il a rappelé que l’ULCC n’a pas la compétence pour émettre de tels jugements.

Le leader du RED a également exprimé des doutes sur la transparence de l’enquête administrative, tout en affirmant qu’il attend une décision de justice avant de se prononcer sur la culpabilité de son représentant, Smith Augustin. M. Lubérice a précisé que les partis impliqués, à savoir Compromis Historique, RED et EDE, doivent se concerter pour prendre une décision collective. Il a réaffirmé que Smith Augustin reste à la disposition de la justice haïtienne.

Enfin, l’ancien secrétaire général du conseil des ministres a dénoncé une possible manipulation du rapport par des membres du CPT, accusant certains d’entre eux de vouloir évincer les trois conseillers – Smith, Louis, et Vetilaire – afin de prendre rapidement le contrôle du processus de la présidence tournante. Selon lui, cette situation vise à installer un gouvernement similaire au précédent, au bénéfice d’intérêts politiques spécifiques.

Lys-Stacy Phanor

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