« Dans une société civilisée, la police arrête les criminels, le médecin soigne les criminels blessés, le juge juge les criminels arrêtés, et quant à nous les avocats, parce que nous sommes à une école d’humanité permanente, nous avons le devoir absolu de défendre tous ceux qui sont jugés, dont les criminels. Et tous ces professionnels ont prêté serment d’accomplir leur mission », dixit, JBC.
Pour marcher sur les traces de celui qui fut l’un des trois avocats du Maréchal Philippe PETAIN, Me Jacques ISORNI, qui a eu à poser cette question, pourquoi être avocat ? Il a vite répondu : « Etre avocat afin de rester un homme libre qui ne demande ni ne doit rien à personne », je peux donc choisir de défendre qui je veux. Il suffit que je trouve ma toge d’avocat qui semble perdue depuis 2018, il suffit que ceux et celles que je défends, disent la vérité. Car, défendre ce n’est pas mentir, pour répéter l’un des plus grands avocats pénalistes français, Éric Dupond-Moretti, celui qu’on appelle la bête noire, l’acquitator, l’homme aux 144 acquittements.
Diffamation ou accusation gratuite ? Telle a été la première question qui m’était venue à la tête, après avoir entendu unjournaliste de grande écoute qui, sans langue de bois, a mis tous les Conseillers présidentiels de transition (CPT) en défi de dire qu’ils n’ont pas reçu leur part du butin que constituerait le fonds des renseignements alloué au Palais national. Toujours dans ma bonne foi, je fais confiance aux dignitaires de mon pays. J’ai été mécontent contre le journaliste, et je me disais que cette fois-ci, il devrait s’expliquer par devant la justice, pour diffamation, cette accusation gratuite, pour avoir osé discréditer les honorables Conseillers présidentiels qui sont censés représenter la société tout entière.
Je fais le rappel à qui veut l’entendre, le premier devoir de l’avocat, c’est de défendre. Si on ne veut pas que l’avocat défende le criminel, même le plus abominable, qu’on lui coupe la tête, afin qu’il ne se présente pas par devant son juge. C’est Me Vincent de Moro-Giafferi qui le dit : « Il n’existe personne si odieux soit-il à nos yeux qui n’ait droit à être défendu et sincèrement défendu par un autre ». À plus forte raison, entre nous, les membres du CPT sont loin d’être considérés comme des criminels abominables, c’est donc à bon droit que je cherche ma toge d’avocat pour les défendre du bec et des ongles, de cette infamie, à quelques jours de leur installation. Je suis prêt à sauver l’honneur de nos chefs de cette ignominie, si les grévistes du système judiciaire permettent de tenir audience.
Je donne toujours le bénéfice du doute aux dirigeants de mon pays.
Le 26 avril 2024, au lendemain de l’installation du Conseil présidentiel de transition, j’ai pris la lourde responsabilité citoyenne de donner des conseils de bon sens à nos chers Présidents, en leur demandant de manière impérative, de nous étonner, « Etonnez-nous ». Ce qui a été, à mon sens, l’essentiel de mes conseils. Depuis des années, voire des décennies, les mauvaises langues s’adonnaient à dire que les fonds alloués aux renseignements au Palais national, à la Primature, au ministère de l’Intérieur et au ministère de la Justice, n’avaient jamais été utilisés à bon escient, qu’ils avaient toujours été détournés. Mais on n’en croyait pas vraiment, on pensait même qu’il s’agissait des critiques acerbes, des rumeurs venant des gens faisant de la malveillance leur profession.
Au lieu d’être étonnés par de bonnes actions en faveur de la population, ce qui ferait taire ces mauvaises langues, on est plutôt étonnés de la déclaration de ce journaliste : « 9 manbKonsèy la pataje lajan ransèyman Palè nasyonal la, chakjwenn 2,5 milyon goud. Moun ki pran pal la, vin demanti sa ». Face à cette infamie, ignominie faite à tout le pays, j’exige qu’une action en diffamation soit exercée en justice contre l’auteur de ces propos orduriers, visant à ternir l’image de nos Présidents. Le 23 mai 2024, quelqu’un qui se proclame défenseur des droits de l’homme, a tenu ces mêmes proposdiffamatoires contre vous, madame, messieurs, les Présidents, sur les ondes d’un media en ligne, Unissons-nous. Ne serait-il pas de bon ton qu’il soit aussi poursuivi en justice pourdiffamation ?
Dans le souci de vous voir réussir, pour le bien-être de tous, à la date du 15 mai 2024, j’ai pris la décision de partager une vidéo dans laquelle le Président du Burkina Faso, Ibrahim TRAORE, distribue gratuitement du matériel et des équipements aux agriculteurs burkinabè, soit 400 tracteurs et 239 motoculteurs, pour relancer l’agriculture du pays. J’ai même demandé à ceux et celles qui ont des grands amis dans le pouvoir de vous la transmettre, afin que vous puissiez suivre l’exemple dans un moment où l’on parle de la révolution agricole à travers le pays, où la construction des canaux d’irrigation tend à devenir une épidémie qui n’a pas le même objectif que la Covid-19. Ma bonne foi me fait croire que de bonnes choses peuvent se réaliser en Haïti par les autorités qui nous gouvernent. Etonnez-nous afin que je trouve les arguments solides et légaux pour vous défendre.
On le sait bien, l’Etat est majestueux, c’est un fait incontestable, bien sûr. Cependant, les dirigeants du pays, sous prétexte de cette majestuosité, ne doivent pas jouer avec la misère du peuple, comme le chat avec sa souris. Si l’ancien Premier ministre français, François FILLON, dans son ouvrage intitulé‘’La France peut supporter la vérité’’, a dit : « La politique n’est pas une scène de théâtre ; la politique, c’est la vie des gens, la vie réelle, l’histoire d’un pays », chez nous, le feu professeur et ancien Président d’Haïti, Lesly François MANIGAT disait toujours : « La politique c’est l’affaire de tout le monde ». D’une façon ou d’une autre, nous devons tous nous impliquer dans la gestion de la chose publique, pour le bien-être collectif. Si les gens de bien, de bonne volonté, intègres et honnêtes refusent de faire de la politique active, c’est qu’ils n’aiment pas le pays, car ils laissent le champ libre, un boulevard aux maîtresmagouilleurs qui se disent et se proclament maîtres en politique. Je fais ce rappel aussi aux intellectuels du pays qui ont une moralité incontestée, pour leur dire qu’ils ne sont pas là pour plaire aux politiciens pervers, mais pour diriger le pays. Diriger, c’est prévoir, et prévoir c’est savoir. Sachez que nous avons un grand pays avec une grande histoire.
La majesté de l’Etat doit se faire dans la dignité, la transparence, en toute honnêteté et en toute intégrité, au vu et au su de tous les citoyens. Le pays doit être dirigé par des vivants, des gens comme vous et moi, des gens qui voient, entendent et parlent. Ne cherchez pas, parmi les morts, des hommes et des femmes honnêtes, intègres et de bonne volonté pour moraliser la Présidence, la Primature, le gouvernement, l’administration publique en général. C’est à nous, les vivants, de le faire. Parmi les 12, 000,000 d’Haïtiens, on avait pris du temps, beaucoup de temps pour faire le tri. Vous êtes donc la crème de la crème de l’intégrité, de l’honnêteté et du sérieux. Etonnez-nous quand même. Ne donnez surtout pas raison au porte-parole de vivre-ensemble qui vous qualifie de tous les maux du monde, comme si vous étiez le dernier coup de pelle pour enterrer Haïti. Pourtant, je veux quand même déterrer ma toge d’avocat pour vous défendre, du bec et des ongles, pour laver votre honorabilité de l’avilissement de ce journaliste qui ose vous mettre en défi de vous défendre. Que ce journaliste de renoms’explique par devant un juge, à l’instar de ceux qui sont renvoyés par devant le tribunal criminel sans assistance de jury pour y être jugés pour des faits de corruption.
C’est avec stupéfaction que j’ai entendu celui qui a pu obtenir une pétition pour exiger que l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) mène une enquête sur l’ancien ministre de la Planification et de la Coopération externe, déclarer qu’un montant de 2.5 millions de gourdes est la part de chacun des neuf (9) membres du Conseil présidentiel de transition, comme si le problème de sécurité n’était pas une priorité, comme si l’argent alloué aux renseignements par le trésor public était comparable à la rançon versée par les parents de Me Patrice DERENONCOURT, que les ravisseurs ont partagé sans même remettre le cadavre du professeur pour des funérailles dignes de son rang. Donc, des funérailles sans dépouille.
S’agit-il d’un acte de diffamation ou d’une accusation gratuite visant à ternir l’image de nos Présidents, fraichement installés ? S’agit-il de la négligence ou de la malveillance de la part du journaliste ?
Selon le dictionnaire, Le Robert, une diffamation est le fait d’imputer un acte ou un comportement, à une personne déterminée. Le journaliste, sans ambages, impute le partage des fonds alloués au Palais national aux neuf (9) du CPT, sans crainte d’être poursuivi en justice pour diffamation, comme s’il avait toutes les preuves du monde pour soutenir ses arguments. Pour mediadefence.org, la diffamation est une fausse déclaration de fait qui porte atteinte à la réputation d’une personne et qui est publiée « avec faute », c’est-à-dire à la suite d’une négligence ou d’une malveillance. Je veux croire que les propos de ce journaliste très connu sont diffamatoires. Serait-il aussi négligent ou malveillant, jusqu’à se mettre dans cette situation embarrassante et indélicate par devant la justice ?
Si le droit pénal est un droit protecteur, c’est aussi un droit sanctionnateur. Afin que ce journaliste négligent ou malveillant n’en prétexte ignorance, je lui fais ce rappel des dispositions de l’article 313 du code pénal : « Sera coupable du délit de diffamation, celui qui, soit dans les lieux ou réunions publics, soit dans un acte authentique et public, soit dans un écrit imprimé ou non qui aura été affiché, vendu, ou distribué, aura imputé à un individu quelconque des faits qui porte atteinte à son honneur et à sa considération. La présente disposition n’est point applicable aux faits dont la loi autorise la publicité, ni à ceux que l’auteur de l’imputation était par la nature de ses fonctions ou de ses devoirs, obligé de révéler ou de réprimer ». Aussi, dois-je mentionner pour ce compatriote qui se veut un vrai patriote que cette fiction juridique « Nul n’est censé ignorer la loi », ne fait pas d’exception, que l’on soit négligent, que l’on soit malveillant. Moi, à sa place, je préfèrerais être négligent.
Comme je suis là pour que les choses changent de manière positive dans mon pays, je surveille les moindres détails afin de vous informer, dans le but que les meilleures décisions soient prises en faveur de la population. Le pays continue d’avoir peur, les gens continuent de mourir de faim, la Capitale du pays est enterrée sous les ordures. Le commissariat de Gressier a été pris d’assaut par des hommes armés, au grand jour, juste pour signaler qu’un autre territoire perdu s’ajoutait au lot déjà existant. à Solino, au Fort national, la descente aux enfers continue pour les habitants de ces quartiers oubliés, comme des territoires perdus, même si la fête du drapeau nous rappelle qu’il n’y a pas de territoires perdus, au risque d’être démenti par sa ministre de la Justice qui a eu chaud au prononcé de ces propos par le Président des Présidents, le 18 mai 2024. Avez-vous été informés des attaques armées subies par les locaux de la Cour supérieure des comptes et du Contentieux administratif, du ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, de la Douane qui sont vos voisins les plus proches, à la date du 16 mai 2024 ? Le pays a peur, et cette peur continue, mais cela ne doit vous empêcher d’ester en justice contre ce diffamateur, car la Nation tout entière qui vous fait confiance, attend la vérité dans cette affaire embarrassante.
La sécurité, je ne cesserai jamais de le répéter, est le premier des biens de l’homme. Pour donner des résultats, elle doit être cogérée, Police-Population. Pour que cette cogestion soit effective et efficace, il est nécessaire de recourir à des informateurs, des commissions fantômes au service des forces de l’ordre, comme c’est le cas partout dans le monde, d’ailleurs. Il faut demander au Trésor public de débloquer les fonds alloués aux renseignements pour les mettre au service de la Police et de l’Armée, madame et messieurs les Présidents, afin que ce journaliste négligent ou malveillant se taise à jamais, en attendant son procès en diffamation. Alors que le Président du Conseil, à l’occasion du 18 mai, dans son message à la Nation, nous faisait croire que la fête du drapeau nous rappelle qu’il n’y a pas de territoires perdus, les hommes forts de la Croix-des-Bouquets, les membres du gang « 400 mawozo », étaient en train de démolir le commissariat et la prison civile de la zone, en plein jour, comme si les forces de l’ordre étaient sans existence. Pourtant, l’argent alloué aux renseignements, s’il était débloqué, aurait pu bien aider à informer à temps les responsables de la Police, afin de prendre les mesures qui s’imposent. Aux grands maux les grands remèdes, dit-on. Vous détenez le monopole de la violence légitime, car le principe de légalité pénale permet de tuer pour ne pas être tué.
Par contre, monsieur le Président du Conseil présidentiel, à la vérité, on sait que vous saviez vous distinguer parmi les autres, dans votre façon de gérer la chose publique. Votre passé milite en votre faveur. On continue à faire l’éloge de vous, ce qui n’est pas étonnant, mais cela ne peut m’empêcher de continuer à demander aux Conseillers présidentiels de nous étonner pour le bien du pays. On dit que vous êtes contre la surabondance, contre l’extravagance et que vous avez vraiment la bonne volonté de résoudre les problèmes du pays. On vous en donne acte, Monsieur le Président. Voilà encore des raisons valables qui me poussent à chercher partout ma toge d’avocat pour défendre le Conseil que vous présidez. Votre gestion dira si oui ou non cette affaire de Présidence tournante, contraire à l’accordpolitique, passera, comme on l’a arrangée.
Pour mettre en quarantaine les minables et les inutiles qui font d’Haïti la risée du monde, les gens de bien doivent faire de la politique active, en vue de sauver le pays. Je m’adresse aux hommes et femmes de bonne volonté, honnêtes et intègres du pays, pour leur rappeler que la politique c’est la vie des gens, c’est l’affaire de tout le monde. L’amour du pays vous fait cette exigence pour sortir Haïti de l’ornière. La voix du peuple c’est la voix de Dieu, dit-on. Si elle continue d’exiger la restitution des fonds Petro caribe, il faut que le pouvoir soit aux mains des gens à la moralité incontestée, pour que les véritables dilapidateurs soient jugés dans des procès équitables, ce qui serait considéré comme un signal fort envoyé à ceux et celles désireux à diriger le pays, car ils auraient à réfléchir mille fois avant de se lancer dans la politique.
Je défends les Conseillers présidentiels de transition qui sont diffamés et faussement accusés. Dans la lettre ouverte que j’ai adressée à nos Présidents, au lendemain de leur installation, je leur ai dit cette phrase : « Mesdames, messieurs les membres du CPT et du Gouvernement à venir, votre destin est devant vous : sortir la tête haute ou finir dans la poubelle de l’histoire. Je veux croire que vous aussi, vous aimez Haïti, faites le meilleur choix pour sauver la Patrie, pour ne pas payer les conséquences des inconséquences de vos actes ». Aujourd’hui encore, je vous conseille de sortir la tête haute dans cette affaire tendant à ternir votre image, à souiller votre réputation, en exerçant une action en justice contre votre diffamateur, ce qui permettra aux gens de bien de faire de la politique. Parce que nous sommes quand même dans une société civilisée, j’ai le devoir absolu de défendre tous ceux et toutes celles qui me le demandent. Et quant à vous, madame et messieurs, Conseillers présidentiels de transition, je suis là pour vous défendre gratuitement, il suffit qu’on me dise la vérité, car défendre ce n’est pas mentir.
Haïti aux Haïtiens, comme les autres pays sont à leurs nationaux.
Jean Barnave CHERON, citoyen patriote, ce 25 mai 2024.