Nous avons des raisons bien fondées qui nous poussent au parti Rassemblement des Démocrates, Nationaux, Progressistes (RDNP) à appeler les Grenadiers, Guerriers de lumières, Magistratures morales, à payer leur dette envers les couches défavorisées de la population haïtienne. Car, selon nous, ils ont cette lourde responsabilité – pour être les plus dévoués, conscients, déterminés, animés de la volonté d’appartenir à une communauté d’intérêts, d’histoire et de culture – de lutter contre le règne des ténèbres des gangs armés, «bandits légaux, fédérés» à savates et à cravate. Il y va de la survie de la société haïtienne menacée fortement d’effondrement parce qu’en mal d’enfantement démocratique, depuis les violents évènements politiques populaires de février 1986, basculant la dictature trentenaire, rétrograde et sanguinaire.
La transition vers la démocratie n’a accouché, jusqu’ici, que d’une éternelle lutte de clans, d’une revanche d’une couche sociale sur une autre, d’une chapelle politique sur une autre, débouchant sur cette suprématie d’une coalition de puissances criminelles qui ceinturent la capitale, séparant le Nord du Sud, bloquant toutes activités productives, donc, étranglant le pays et ses habitants. Toutefois, elle a la vertu de nous enseigner que la démocratie n’est pas un aboutissement mais un point de départ, que les tuteurs étrangers ont beau faire d’appliquer des formules, d’imposer leur diktat, mais ça ne marchera jamais. Elle nous renvoie au point de départ, à l’assassinat lâche, crapuleux de l’Empereur Jean Jacques Dessalines, à cette impérieuse nécessité, pour tous les citoyennes et citoyens de bon commerce, de bonne volonté, de bonne foi, de se constituer en Peuple, au sens juridico-politique, savoir, toutes classes ou couches sociales confondues, partageant la même histoire, la même culture, les mêmes joies, les mêmes peines, solidaire dans le bien, offensé dans le malheur, révolté contre l’inacceptable.
Il est désormais question de reconstituer l’État qui a été, au fil des centenaires, perverti, dénaturé, perdant sa légitimité dans la persistance des injustices sociales criantes, de l’inégalité des citoyens devant la loi, de l’inaccessibilité des services de base, de la disparité entre la capitale et le pays en dehors, de l’octroi d’avantages, considérations et privilèges indus aux descendants d’anciens libres, mulâtres et clercs des temps nouveaux. Perdant sa légitimité dans la faillite d’une de ses missions fondamentales, assurer la sécurité des vies et des biens. Il est désormais impérieux de reconstituer l’État dans son idéal de grandeur, de dignité, de liberté, de fraternité, et de créer l’État-Nation pour une société démocratique.
Sans sentiment d’appartenance, il n’y pas de citoyennes et citoyens, sans ceux-là il ne peut y avoir de démocratie. Grenadiers, Guerriers de lumière, Magistratures morales, exprimez donc votre sentiment d’appartenance à cette Terre natale à transformer en Terre promise !
Pour nos Aïeux, pour nos enfants et pour nous-mêmes !
Ensemble, ensemble, ensemble, jusqu’à la victoire finale.
Met men, pran desten nou an men.