Dans un communiqué, le bureau de l’ONU en Haïti se dit inquiet de l’embrigadement d’enfants par les gangs qui pullulent dans le pays, ce qui constitue “une des six violations graves du droit de l’enfant”.
L’emprise des groupes armées en Haïti alarme le bureau local de l’Organisation des Nations unies (ONU), alors que le bilan des affrontements entre les gangs dans la plaine du Cul-de-Sac et à Cité Soleil a fait au moins 75 morts, dont des femmes et des enfants, 68 blessés et contraint à la fuite 9 000 personnes depuis le 24 avril. L’institution “s’inquiète particulièrement du recrutement de mineurs au sein des gangs, une des six violations graves du droit de l’enfant”, a-t’elle communiqué le mercredi 4 mai dernier.
Depuis plusieurs décennies, les bandes armées sévissent dans les quartiers les plus pauvres de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, mais elles ont drastiquement accru leur emprise à travers la ville et le pays ces dernières années, multipliant assassinats et enlèvements crapuleux.
La semaine dernière, une vidéo, qui a largement circulé sur les réseaux sociaux en Haïti, montre un enfant d’une dizaine d’années, son visage masqué, qui exhibait une arme automatique de gros calibre. Dans ce clip, tourné à Martissant, un quartier pauvre de l’ouest de Port-au-Prince totalement contrôlé par des gangs depuis juin dernier, le garçon explique être en guerre avec le chef d’une bande armée rivale à la sienne.
L’ONU a dénoncé cet enrôlement d’enfants dans la criminalité organisée alors que les affrontements entre gangs paralysent désormais aussi la banlieue nord et est de la capitale haïtienne.